L’âge des petits marins

Ce n’est pas la première fois qu’à la veille d’un scrutin important, on décide ou on envisage d’abaisser l’âge d’une majorité. En , la tentative de séduction avait fait long feu car les primo-votants auxquels on avait remis une carte d’électeur à  ans au lieu de  n’avaient pas choisi, comme il le souhaitait, de déposer dans l’urne un bulletin au nom de Giscard. Cette fois, selon la proposition de Fillon, il s’agit non plus de majorité électorale mais de majorité pénale visant à responsabiliser les ados lorsqu’ils se comportent précocement comme de vilains adultes. On espère que d’avoir à rendre compte dès  ans de leurs actes délictueux les fera réfléchir. Mais on n’en est pas plus certain que, si elle avait été adoptée, la déchéance de nationalité eut rendu la raison aux djihadistes. Aucune statistique n’a établi non plus que les jeunes filles qui se marient à  ans et non plus à , comme on a cru devoir le modifier en , encourent moins le risque de divorce. Demain, puisque l’âge des petits marins prime désormais sur celui du capitaine, il faudra revoir aussi l’ancienneté terrestre autorisant à conduire l’un des rares véhicules qui circuleront encore sans chauffeur. En s’inspirant sans doute de la limite – également de  ans – à partir de laquelle il est déjà légal de tenir un volant pour peu qu’on soit accompagné de quelqu’un dispo

sant déjà de ce droit.