« Plus que jamais, il faut que l’UE se développe »
Vingt-trois ans au chevet de l’Union européenne… Autant dire que les eurosceptiques peuvent s’accrocher pour fairedévier Françoise Grossetête ne seraitce que d’un iota: le Parlement européen, elle l’aime, donc elle y reste. Et elle s’y bat. Aunomdes Républicains (LR). Aunomde la France. Hier soir, en amont de la conférencedébat qu’elle donnait à Nice, la députée européenne nous a livré sa vision et les grandes lignes d’un projet en lequel elle croit « profondément » .
Quel bilan de l’UE dressez-vous? La physionomie, le contexte a complètement changé. Amon arrivée, il y avait un enthousiasme extraordinaire autour de la monnaie unique. Et puis il y a eu la crise financière – amenée par les Etats-Unis! –, la crise économique, la crise sociale... Le contexte international est devenu particulièrement instable. Terrorisme, phénomènes migratoires, paysmalades – comme laGrèce. La France enpâtit mais elle resteunpays superbe qui ne fait justepas les réformes nécessaires.
Conséquences? On nourrit lepopulisme et l’euroscepticisme. Sans compter que Trump tient des propos inquiétants sur l’Europe. Onpréconise le repli sur soi. Lapaix est fragile. Poutine, lui, mène une politique expansionniste. Dans un monde comme celui-là, plus que jamais, l’UE – qui est une construction unique!– doit continuer de se développer. D’être solidaire. Près de cinq cents millions de citoyens ont besoin qu’on les protège.
De quelle façon? En renforçant nos valeurs. En renforçant la croissance. En mettant en placedes outils qui prouvent qu’on abesoin de l’UE. Comme le plan Juncker pour les entreprises qui ont des projets d’innovation que les banques refusent d’accompagner: la Commission européenne prend à son compte la garantie de ce risque. On a aussi lagarantie jeunesse, expérimentée l’anpassé et qui fonctionne: onassure àun jeune qui sort de ses études de trouver un stage, un complément de formationouunemploi si, dans les quatre mois qui suivent la finde son parcours, il n’enapas encore trouvé. Pôle emploi devra proposer ça. Il y a également une union pour l’énergie qui semet en placepour notre indépendance énergétique et pour lutter contre le changement climatique. Lenumérique! Il faut qu’il soit partout, que tout le monde soit formé. Enfin, il faut renforcer notre politique européennedeDéfense. Un point sur lequel on n’avançait pas avec le Royaume-Uni. C’est peut-être, finalement, le côté positif du Brexit.