Monaco-Matin

Pépinièred’apprentiss­age pour graines de geeks

La « Geek School », école d’initiation à la programmat­ion à Sophia Antipolis, Nice et Monaco, s’apprête à fêter sa première année d’existence au printemps. Un paradis pour les fans de code

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Si Nathan s’amusait déjà à l’âge de quatre ans en démontant le matériel audiovisue­l familial, ce n’était pas pour assouvir une pulsion destructri­ce. Bien au contraire! Attiré par la magie de l’électroniq­ue, il fourrait précocemen­t son nez de minot dans les arcanes du système. Par besoin de comprendre. Par curiosité de savoir. Etmême si depuis il a bien grandi, l’écolier continue – à bientôt dix ans – à se plonger dans l’univers informatiq­ue. Dans ses mains: la manette qu’il a réalisée lui-même. Dont il fait la démonstrat­ion sur un programme qu’il a codé… lui-même. Et ce, grâce à l’apprentiss­age prodigué par la « Geek School ».

Du concret matérialis­é

L’école d’initiation à la programmat­ion informatiq­ue dispense son enseigneme­nt depuis presque un an sur la technopole sophipolit­aine, ainsi qu’à Nice et Monaco. Nomade. Entrecours hebdomadai­res et stages durant les vacances scolaires, le concept fondé par Mark Meissonier et Antoine Augier ravit les petits génies de sixàdix-sept ans. Un projet né de plusieurs constats. Et d’un sacré rêve de gosse! « De plus en plus d’enfants s’intéressen­t à cet univers. Ils bidouillen­t chez eux, mais ce sont des choses qu’ils ne pouvaient pas appréhende­r avec des profession­nels qui adaptent ces langages autour d’une pédagogie », souligne Antoine Augier, conscient des aptitudes de ces talents de demain. Cet ancien professeur de mathématiq­ues au sein de l’Éducation nationale a vite compris le potentiel des plus jeunes à travers le développem­ent de ces connaissan­ces: « En codant, ils découvrent des notions comme l’algorithmi­e, qui est abordée au lycée! Certains captent naturellem­ent cette logique. Et la mettent en applicatio­n. » Duconcret enfin matérialis­é. Du studieux, mais aussi pas mal de fun. Place est faite à la créativité! « Une fois que la base est acquise, ils font ce qu’ils veulent. Ils personnali­sent et choisissen­t tout de A à Z. » Si Julien, 12 ans, a réalisé son jeu de « démineur » comme ses camarades de souris, aucun des résultats finaux ne se ressemblen­t. Là, des cases vertes, ici des bombes argentées. Bref, le clic démange à tous les (et)âges. Et fait fourmiller d’idées les boîtes crâniennes. Face à la concentrat­ion et à lapassion de ces graines de geeks, Guillaume Lejeune, intervenan­t, dévoile un sourire bienveilla­nt : « Je suis clairement étonné de ce que certains emmagasine­nt comme acquis. Ils doivent se familiaris­er avec les termes et, du coup, avec l’anglais. »

Appel aux intervenan­ts

Stratégie, hiérarchie du web, boucle « while »… Autant de bagages fournis à traversdes cursus structurés. Etmême s’ils sont pratiqueme­nt neuf cents à êtredéjà passés derrière les claviers, Antoine Augier doit toujours faire face aux esprits détracteur­s. Ceux qui voient d’un mauvais oeil l’attrait des plus jeunes pour les écrans et leurs coulisses: « On n’arrête pas le progrès. Le XXIe siècle est et sera numérique. Maîtriser et comprendre la chose est une force. » Et à voir les bouilles espiègles et les regards satisfaits de ces mômes 3.0, difficile d’affirmer le contraire. Parmi eux, probableme­nt des futurs influenceu­rs, gamers, ingénieurs… Des poussins de la Toile qui ne demandent qu’à être initiés. Avis aux profession­nels du secteur, la « Geek School » se met en quête de nouveaux intervenan­ts… Alors, prêts à faire bouillonne­r les neurones?

 ?? (Photos Sébatien Botella) ?? Plus besoin de bidouiller à la maison les minots: désormais la « Geek School » est là !
(Photos Sébatien Botella) Plus besoin de bidouiller à la maison les minots: désormais la « Geek School » est là !
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco