Louis Nègre : « Il faut ouvrir le TER à la concurrence »
Le sénateur-maire de Cagnes-sur-Mer est chargé de rédiger une proposition de loi en ce sens. Objectif : pouvoir faire appel à d’autres opérateurs que la SNCF pour gagner en efficacité
Expérimenter la mise en concurrence sur le réseau TER. C’est le sens d’une proposition de loi que va rédiger Louis Nègre, sénateur-maire LR de Cagnes-sur-Mer, à lademande du président de la commission du développement durable, Hervé Maurey (UDI). Début des auditions en mars, examen prévucet automne. Explications et enjeux.
Pourquoi cetteproposition de loi parlementaire? L’objet, c’estdeproposer le cadre légal qui permettrad’ouvrir le réseau TER à laconcurrence. Pour l’heure, la loi Loti– qui confie les transports ferroviaires à laSNCF – ne le permet pas. Ce projet sera prêt à la fin du semestre. Il offriraun cadre juridique stable aux régions volontaires pour cetteouverture à laconcurrence. J’insistesur le “volontaires”, toutes ne l’étant pas.
Cettemission vous échoit-elle parce que la région Paca compte parmi les principaux postulants? La Région Pacaaeneffet quelques difficultés avec le fonctionnement actuel de la SNCF. L’existenced’une association comme « Les naufragés du TER » est un signe patent du dysfonctionnement du service rendu au public! Pourmapart, je suis un peu le sénateur de référence dans le domaine des transports. En janvier , quand j’ai étéélu au sénat, monpremier amendement portait déjà sur l’ouvertureà la concurrence. Ilyaune certaine suitedans les idées! À l’époque, je prêchaisdans le désert.
L’idée a fait son chemin depuis parce que la qualitéduservice s’est dégradée? Oui, sans doute. L’ouvertureà la concurrence, ce n’est qu’un levier pour faireensorte d’apporter le meilleurànos concitoyens qui se déplacent. Nous, élus, attendons que l’opérateur choisi soit efficace : ce n’est pas tout à fait le cas... En outre, on se rend compte que le coût du train/kilomètre est au moins à % plus élevé qu’en Allemagne. Celaaun impact en termes d’impôts.
La privatisation chaotique du rail britanniquenevous refroidit-elle pas?
Ceux qui citent cet argument font de la manipulation! Lapremière ouverture à laconcurrences’y est en effet traduitepar des morts et par une rentabilité très élevée pour les actionnaires. Quand les Anglais ont réalisé que ces opérateurs ne mettaient pas d’argent dans l’entretien, ils ont agi avec pragmatisme : ils ont nationalisé le réseau. Depuis, celuiciabénéficié d’investissements très conséquents. Lesystèmeest devenu extrêmement performant, moins cher que le nôtre. Et surtout, ils n’ont plus d’accident.
Que préconisez-vous? Je suis partisan de l’actuel système à l’anglaise : unréseau détenu par l’État à %, et un appel d’offres pour choisir l’opérateur qui fera circuler les engins le plus efficacement. Il s’agit d’une concurrencemaîtrisée, régulée.
Les tarifsnerisqueraient-ils pas d’augmenter?
L’objectif est d’êtreplus performant en termes de finances publiques. En France, le passagerpaie en moyenne % duprixduticket, et le contribuable, %, qu’il emprunteoupas le train. C’est plus élevéque dans la moyenne des autres pays. Onest arrivéaubout de ce qu’on peut demander au contribuable.
Àquel horizon des TER affrétés par d’autres opérateurs que la SNCF ? Si le représentant de la droite gagne les élections, on lui proposerace texte pour le faire voter. Le “paquet ferroviaire” voté par la Franceaprévu cette ouvertureàla concurrenceauplus tarden ; notre texte pourrait la rendreeffectivedès .
PROPOS