Qui sera président ?
C’est parti pour le duel entre le sortant Noël Le Graët et son principal challenger et ancien ami Jacques Rousselot : les candidatures à laprésidence de la Fédération française de football ont été validées hier et la campagne démarre officiellement aujourd’hui, pour une élection prévue le 18 mars. Au total, le comité exécutif de la FFF a entériné quatre listes. OutreLeGraët et Rousselot, président du club de Nancy, deux autres candidats sont en lice : Eric Thomas, à la tête de l’Association française du football amateur (AFFA), et David Donadei, soutenu par d’anciens footballeurs comme Franck Queudrue, Michel Bensoussan ou Hippolyte Dangbeto. Mais la campagne électorale risque de se concentrer sur l’affrontement fratricide Le Graët/Rousselot. D’un côté le président en place, 75 ans et en poste depuis juin 2011. De l’autre, Rousselot, 67ans, qui affirme vouloir soutenir davantage le monde amateur et travailler « collégialement » , contrairement à «certains qui ne partagent pas le pouvoir» .
Différend
Leur rivalité est aussi née d’un différend personnel. Jacques Rousselot, élu au comité exécutif sur la liste de «NLG», assureque ce dernier lui avait promis de lui céder la place pour ce nouveau mandat de 4 ans et s’estime trahi depuis que Le Graët a annoncésacandidature. Tout en reconnaissant un « bon bilan » à son adversaire, il a donc décidé de se lancer dans la course avec lesoutien de Gervais Martel, président de Lens (L2), Jamel Sandjak (président de la Ligue ParisIle-de-France) et Olivier Delcourt, président de Dijon. De son côté, Noël Le Graët présente sur sa liste la joueuseduPSG et des Bleues Laura Georges, qui brigue le poste de secrétairegénérale, et Jean-Michel Aulas, l’influent patronde l’Olympique lyonnais, qui en cas d’élection devra quitter le conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP) où il siège. M. Le Graët organiseune conférence de presse ce matin à 11 h au siège de la FFF, accompagné des membres de sa liste. Le Breton défend volontiers son bilan à la tête de la Fédération : l’équipe de France a renoué avec son public et atteint la finale de l’Euro en 2016, les comptes de la ‘‘3F’’ sont dans le vert et le contrat liant la Fédération à l’équipementier Nike, revalorisé à la hausse, a été renouvelé jusqu’en 2026.
La carte Aulas
« Les dossiers importants ont été réglés. La Fédération se porte bien humainement et économiquement, soulignaitil ainsi mi-janvier. Le Graët était donné grand favori après l’annonce de sa candidature mi-novembre, mais les rapports de force semblent s’être un peu resserrés ces dernières semaines. Le soutien du puissant Jean-Michel Aulas, officialisé début février, aurait fait grincer quelques dents dans le monde amateur, undes principaux enjeux du scrutin. Jacques Rousselot, bien que président d’un club de L1, a en effet fait des amateurs un de ses grands axes de campagne. L’élection qui aura lieu lors de l’assemblée fédérale du 18 mars est un scrutin de liste avec un système de grands électeurs qui représentent le football amateur (présidents de ligues et de districts notamment) et professionnel (présidents de clubs de L1, L2 et National).