Un management «aumérite» comme clé de voûte
Depuis le 1er décembre 2016, et l’adoption à plus de 75 % des suffrages d’une nouvelle convention collective, une plus grande flexibilité régit les casinos locaux. « On a supprimé les secteurs et onaun seul chef par établissement. Désormais, je suis responsable de l’ensemble des salariés du Sun Casino, ceux des tables de jeux comme ceuxdes machines à sous » , précise Barilaro. Une plus grande souplesse déjà étayée par ledirecteurdes Jeuxde la SBM, Pascal Camia [lire nos éditions du6 janvier 2017], désireux de « redonner le grand frisson » aux joueurs grâce à une rigoureuse trilogie interne: « excellence, management et innovation » . Clé de voûte de ce système: les employés et donc le management. « Il fallait que les cadres des casinos comprennent que ce statut ne correspond pas uniquement à un salaire mais également à une attitude. Je suis très sensible à ça. Un énorme budget est d’ailleurs consacré à la formation et un programme, qui s’appelle le « Campus management », permet à tous les cadres, en fonction de leur niveau hiérarchique, de se former aux nouvelles méthodes. Plus qu’une évolution, c’est une révolution! » , clame Barilaro, conscient de la tâche à venir. « Cela prend du temps car, évidemment, des gens sont ancrés dans leurs certitudes et leur volonté de ne pas évoluer… » Le juge de paix? Le dialogue. « La parole, c’est libérateur. »
« Les volontaires, on les décèle facilement »
Impossible d’imaginer que les syn- dicats n’affichent pas certaines revendications mais, afin de tuer dans l’oeuf toute incompréhension, Christian Barilaro rappelle que des réunions réunissent, chaque mardi, les cadres de la SBM, DRH comprise. « Cesont des réunions en présence de M. Biamonti et M. Camia, avec le comité directeur des jeux et les chefs de service connexes (financier, marketing, secrétariat général…). » Un tour de table où « chacun expose ses préoccupations » . « Ce n’est pas quelque chose de superfétatoire. » D’autant plus que l’aspect social ne peut être négligé chez des employés en horaires décalées, oeuvrant essentiellement de nuit. « Avant, on avait l’impression que les gens étaient là comme des pions mais c‘est un vrai métier avec son rythme unique. Ilyaénormément de gens en souffrance, parfois avec des problèmes d’addictioncar il n’arrive pas à trouver leurs repères, il faut vraiment cocooner les équipes. » Contrairement aux prévisions, le Sun Casinoamême été le premier servi en renfort. « Au1er avril 2017, il y aura environ 27 employés nouveaux rentrés dans les jeux (...) Sur les 27, 8 sont déjà au Sun, les autres encore en formation. » « Il était prévu qu’il n’y aurait pas de nouveaux recrutements pendant trois ans… » , rappelle pourtant Barilaro.