Monaco-Matin

Homicide au Portier : des aveux confus

Le cuisinier italien retrouvé mort, vendredi dans un restaurant du quartier du Portier, vivait près de la gare. Détenu à Imperia, le présumé coupable a livré des aveux confus en Italie

- THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

Il s’appelle Ricard Nika, serait de nationalit­é albanaise et vivrait de longue date à Bordighera. Présentant « une plaie au bras », le suspect présumé du meurtre de A. F., chef italien du restaurant Pulcinella au Portier, a été interpellé par une patrouille de police mobile, vendredi soir à Bordighera. Avant de livrer, selon les médias transalpin­s, des aveux confus aux autorités italiennes : « J’ai fait une chose grave dans un restaurant à Monaco ». Déboussolé, l’individu aurait été repéré vers 18 h 30 dans la rue Vittorio-Emmanuel, à la hauteur du cinéma Olimpia de Bordighera. Ricard Nika aurait alors concédé aux policiers avoir « fait une connerie (sic) ». « Je me suis bagarré avec un homme et maintenant je ne sais pas s’il est vivant ou mort. » Plus tôt dans l’après-midi, entre les deux services, ce serveur aurait poignardé à mort son collègue A. F., un homme de 30 ans.

Rarissime en Principaut­é

Né en Sicile, A. F. s’était marié en 2016 à Menton et était, aujourd’hui encore, domicilié non loin de la gare centrale. De mémoire d’anciens, il faudrait remonter à près d’une vingtaine d’années pour retrouver trace d’un tel acte meurtrier en Principaut­é. À l’époque, une jeune femme avait abattu par balle son amant boulanger dans la rue Saige. C’est dire l’émoi et la stupeur qui régnaient aux abords du lieu du crime vendredi. Si les restaurant­s et pub voisins ont accueilli leurs clients toute la soirée, le personnel ne pouvait masquer sa peine face au défilé de combinaiso­ns blanches à quelques pas. Bouclée par la Sûreté publique, la scène d’investigat­ion a été occupée jusqu’à plus de minuit. Arrivés sur place à 21 h 45, les légistes ont embarqué le corps dans un sac mortuaire noir à 23 h 45. Entre-temps, un officier de police judiciaire était venu récupérer une pièce placée sous scellés. Certaineme­nt le couteau retrouvé près du corps de A. F. par les enquêteurs. Au-delà du sous-sol de l’établissem­ent, où gisait la victime, la police scientifiq­ue a passé au peigne fin les trottoirs et un parking deuxroues à proximité à la recherche de traces de sang. Les caméras de vidéosurve­illance placées devant l’immeuble George-V, en retrait et en surplomb du Pulcinella, pourront-elles aider à rétablir la chronologi­e des faits ? Beaucoup de questions restent en suspens, à commencer par l’origine et les circonstan­ces de ce pugilat sanglant qui a éclaté dans un restaurant monégasque réputé pour sa qualité et sa conviviali­té. « Pour le moment, nous ne pouvons pas parler sur ce sujet », a commenté l’un des responsabl­es de la police italienne hier. Vendredi, assis sur le trottoir face à leur lieu de travail, les collègues de A. F. peinaient à redresser la tête de leurs mains. 1. Et non italienne comme écrit, hier, dans nos colonnes.

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(Photo Michael Alesi) La scientifiq­ue a quitté la scène du crime du Pulcinella au coeur de la nuit vendredi.

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