Monaco-Matin

Chance du champion ou pas ?

Le doublé de Le Bihan et la victoire sur Montpellie­r (2-1) sont d’énièmes signes heureux dans cette saison. On a demandé à des champions de France héraultais 2012 ce qu’ils en pensaient

- WILLIAM HUMBERSET

Cette équipe de Nice me fait penser au Montpellie­r de 2012... » Il était bientôt minuit vendredi soir et notre confrère du Midi Libre ne pouvait s’empêcher de penser à cette légendaire « chance du

champion ». Ballotté comme jamais cette saison à domicile par une formation héraultais­e maître de la possession, le Gym est revenu de loin. Comme Mickaël Le Bihan. « Il n’était pas programmé pour revenir tout de suite (...) et il met deux beaux buts de vrai buteur. Ça prouve qu’en misant sur lui on ne s’était pas trompé », résumait le président JeanPierre Rivère pour rappeler que ce facteur chance était aussi la conséquenc­e de choix concrets.

La part de réussite du recrutemen­t

« C’est un garçon qui avait déjà montré ses qualités au Havre et ce retour va lui faire du bien, témoigne Gary Bocaly, champion héraultais en 2012. Mais ça va surtout faire du bien à tout le groupe, ça va leur donner confiance. Parce que c’est ensemble qu’ils iront chercher quelque chose à la fin ou pas. » Déjà suivi par la cellule recrutemen­t niçoise sous le maillot de Sedan (20092013), Le Bihan a explosé lors de sa deuxième saison au Havre (18 buts en 201415). Son adresse devant le but, sa capacité à garder le ballon et sa maîtrise technique avaient marqué les esprits dès ses premières minutes à Nice, outre son but contre Bordeaux (6-1). Mais de là à imaginer que le natif de Ploemeur (56) pourrait planter un doublé dès son retour sur les terrains après 17 mois de blessures et de galères en tout genre... «Je ne sais pas si c’est une bonne étoile, mais c’est certain que le retour de ce garçon, qui a du talent, tombe au meilleur moment, approuve aussi René Girard, coach du sacre montpellié­rain. Ils avaient perdu Plea, Balotelli, et c’est ce troisième

attaquant qui les fait gagner. On ne se souviendra pas de la manière mais du résultat. Et gagner un match qui n’a pas été maîtrisé comme d’habitude met du baume au coeur pour la suite. » Olivier Giroud, meilleur buteur du MHSC en 2012 (21 buts en L1), évoluait à Tours et en L2 aussi deux ans plus tôt. « Ça avait duré toute la saison pour Olivier quand ce n’est qu’un match pour Le Bihan. Mais ça fait partie des bons paris réussis par Nice dans le recrutemen­t », poursuit Girard. Passeur décisif sur le but de la victoire, Arnaud Souquet entre également dans ce registre. Cinq assists et un but en quinze apparition­s ont comblé l’absence d’un élément précieux comme Ricardo Pereira. L’apport de ces joueurs qui ne partaient pas dans un costume de titulaire « fait partie de ces ensembles de petites choses qui font que cette équipe de Nice peut aller au bout » ose penser l’entraîneur remercié en décembre dernier de son poste à Nantes et contacté hier en plein match de rugby de l’équipe de France. « Je change un peu de ballon » a-t-il confié dans un sourire.

Bocaly : « Pour nous, cette chance a existé »

Difficilem­ent quantifiab­le, la chance du champion n’est pas un concept illusoire pour Bocaly en tout cas. «Pour Nice, on verra. Mais pour nous, cette chance a existé, nous a juré hier le latéral droit contraint de stopper sa carrière en décembre dernier à cause de blessures à répétition. Quand il y avait des poteaux sur la fin de saison, des ballons qui ne rentraient pas pour l’adversaire... Des petits détails qui penchaient en notre faveur et qui faisaient du bien psychologi­quement. Parce que le championna­t, c’est un marathon sur lequel il faut lutter avec des gros clubs comme Monaco et Paris. Ça puise de l’énergie. » Forcément, on a pensé au coup franc de Boudebouz, étincelant vendredi, qui a terminé sur le montant droit d’un Cardinale battu. Aux poteaux de Rennes et Angers en début de saison, au doublé de Balotelli sur ses deux premiers derbies, à la première mi-temps au Parc à l’issue de laquelle Nice mène par miracle 2-0...

Et Girard n’oublie pas la force de caractère de ces Aiglons qui n’ont concédé que deux défaites en championna­t. « Ils sont dans un bon tempo et n’ont plus que ça à jouer alors que Paris et Monaco sont encore à la lutte en Ligue des Champions. Dans le sprint final, c’est encore un point qui peut compter pour les Niçois ».

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