Guy Novès: «On stagne...»
Après la défaite en Irlande (9-19), hier, lors de la 3e journée du Tournoi, Guy Novès, le sélectionneur des Bleus, a estimé que le XV de France «stagne» dans sa progression. Et regretté que ses joueurs aient « manqué un peu d’alternance ».
Cette défaite est-elle révélatrice du chemin qu’il vous reste à parcourir ?
Pendant minutes, on a rivalisé avec l’Irlande dans tous les secteurs, puis elle a pris l’ascendant et on a été réduit à la portion congrue : défendre. On l’a fait de manière héroïque sur les rucks et les hommes en toutes circonstances. Mais on a quand même trop subi durant toute la seconde période. Trois points par ci, trois points par là, l’Irlande a construit sa victoire. On a été battus tout simplement par une équipe supérieure. On a commis trop d’en-avants qui ont pollué notre jeu quand on a essayé de sortir de notre camp. C’est lié à la pression de l’adversaire, et à notre rugby, qui a peutêtre manqué un peu d’alternance.
Avez-vous l’impression de progresser ?
Parler de progression quand on vient de perdre est compliqué. Je n’ai pas l’impression qu’on progresse, mais on construit, c’est sûr. Ce match va donner des indications pour la suite. C’est dommage que la première occasion ne débouche pas sur un essai, à cause d’un minuscule en-avant (de Fickou, e) . On stagne plutôt, je n’ai pas le sentiment qu’on recule. Mais on est en train de se rendre compte, face à des nations de calibre important comme l’Irlande, de ce qu’il nous reste à parcourir.
Notamment la charnière, qui a souffert la comparaison avec celle de l’Irlande...
Ce n’est pas une affaire de charnière, c’est collectif. Tous les joueurs doivent progresser. On va continuer à travailler et surtout ne pas baisser les bras. On tire des leçons quand on perd ou gagne. On a manqué un peu de lucidité par moments. On va sûrement essayer de faire un peu évoluer notre projet de jeu pour nous adapter à ce niveau. Il faut se demander comment faire pour envahir le camp adverse et imposer des formes de jeu. L’Irlande est venue chez nous par des coups de pied, nous, on a essayé d’aller chez elle en jouant. C’est une leçon à tirer.