Jacqueline Sauvage raconte sa vérité
Portrait Thierry Demaizière a recueilli en exclusivité ses confidences dans Sept à huit, à découvrir ce soir sur TF1
Jacqueline Sauvage, condamnéeàdixansdeprison pour le meurtre de son mariviolent,aétépartiellement graciéeparFrançoisHollandele 28 décembre 2016. Dans son autobiographie,Jevoulaisjuste que ça s’arrête (Fayard), elle raconte SA vérité. Le journaliste Thierry Demaizière l’a rencontrée et a réalisé son portrait pour Sept à huit . Comment avezvous rencontré Jacqueline Sauvage ?
Dès qu’elle a été libérée, j’ai fait une demande d’interview qui n’a pas abouti. Je savais qu’elle n’allait pas beaucoup s’exprimer dans les médias et j’ai profité de la sortie de son livre pour réitérer cette demande. Et, cette fois, elle a accepté. Cette rencontre atelle été différente de celles que vous avez déjà réalisées ? Non. Comme pour les autres, le rendezvous s’est tenu dans un endroit neutre, à Paris. Elle était loin de sa maison et de ses voisins, une façon de lui épargner toute pression. Il n’y a eu aucun traitement particulier ; d’ailleurs, pour tout dire, je l’ai interviewée seul. Juste avec un cadreur et un ingéson, et sans la présence de sa fille, sans attaché de presse et sans les avocats ! Comment l’avezvous trouvée ?
Comme quelqu’un qui, pour la première fois, allait dire vraiment ses quarantesept ans de vie avec son mari : elle raconte comment elle en est tombée amoureuse ; comment, très vite, avec la violence et l’alcool sa vie est devenue un enfer, et le moment où elle a tiré. Elle raconte aussi le cataclysme qu’elle a vécu : le jour où elle a tué son mari, elle a appris le suicide de son fils. Elle est dans un moment de sa vie où elle ressent le besoin de parler. Ça lui fait du bien de prendre la parole. Qu’estce qui vous a le plus surpris au cours de ce témoignage ? Peutêtre le moment où elle explique qu’elle n’avait pas le vocabulaire et qu’elle ne comprenait pas toutes les questions que lui posaient les magistrats. Elle était absolument dépassée par les assises. En revanche, elle ne laisse transparaître aucune émotion… Effectivement, elle apparaît très
froide. C’est peutêtre sa façon de se protéger. Vous sentezvous bien dans votre rôle de confesseur ?
J’ai horreur de ce mot ! Confesseur a une connotation religieuse et sousentend une faute. Ce n’est pas l’objet de mes portraits : je laisse simplement du temps aux personnes que j’interviewe, pour qu’elles s’expriment pleinement et en confiance.