Monaco-Matin

Carnaval : l’énergie s’est consumée en beauté

Drôle de drame pour le final de la monarchie nissarde. Une bataille de fleurs exceptionn­elle, un corso nocturne éblouissan­t, du monde à gogo et le salut du roi dans un feu de joie...

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Fin du règne dans les flammes emportant tous nos maux, tous nos miasmes, toutes nos rancoeurs. Hier soir, le Roi de l’Energie a fait sauter la centrale nucléaire sur laquelle il trônait depuis quinze jours. Quinze jours de chaos, étape informe et incontourn­able, pour que règne à nouveau le cosmos. L’univers dans l’uniforme de l’harmonie. Carnaval a rempli son rôle expiatoire après un dernier jour de désordre, de vitalité jouissive, de cacophonie. L’après-midi, les fleurs. Le soir, le gigantisme. Rêverie et cocasserie au pays du sourire d’azur. Où on avait décrété, qu’il y aurait la fête. Elle a bien eu lieu, même si, au niveau de la fréquentat­ion, le solaire monarque y a laissé quelques plumes. «On les emmerde», avait dit, en préambule et à l’attention d’éventuels empêcheurs de carnavaler en rond, le directeur général de l’Office de tourisme et des congrès, qui a organisé, tête haute, mais baissée pour faire fi des obstacles, cette procession vers la résilience à la Niçoise. Mission accomplie. Avec un ultime tour de piste, hier. Faisant se succéder, devant plus de 14000 spectateur­s le jour et au moins 15 000, la nuit, une clique spéciale. Vernisseur­s et leurs 200 km de serpentins par sortie, poupées de chiffon géantes sur roues, chimères gonflables, Nice la Belle portant haut les couleurs locales bigarrées comme des berlingots de satin, ours blancs lumineux, tambours dansants... Intermèdes ludiques, inédits, étranges des chars, dépouillés dès le second tour de leurs fleurs. Trouvant une autre place, palpitante, sur les coeurs des spectateur­s conquis par ce déluge floral.

Fait du Prince !

Et puis, le soir, à l’issue du défilé de l’Adieu, direction le bûcher. Pour voir le roi emporter dans son brasier purificate­ur tous les malheurs du monde. On espérait alors connaître le thème du défilé 2018. Que nenni ! Même éclipsée, Son Altesse a décidé qu’elle communique­rait sur son prochain règne et sur le bilan, qu’en fin de semaine prochaine. Encore un caprice régalien ! N’empêche qu’en brûlant le roi factice, concentré de l’énergie primitive, on a réenclench­é le temps, où se rejoue le drame, ou la comédie, d’une société entièremen­t revivifiée et restaurée. Et qui relance le printemps...

 ??  ?? Le roi est mort, vive le roi ! Brûlé en place publique, le souverain est parti, emportant avec lui, tous les malheurs du monde. On l’espère...
Le roi est mort, vive le roi ! Brûlé en place publique, le souverain est parti, emportant avec lui, tous les malheurs du monde. On l’espère...
 ??  ?? Un final en apothéose. Le dernier corso nocturne s’est déroulé devant au moins   spectateur­s éblouis par une parade grandiose. Ce fut vraiment une fête réussie...
Un final en apothéose. Le dernier corso nocturne s’est déroulé devant au moins   spectateur­s éblouis par une parade grandiose. Ce fut vraiment une fête réussie...
 ??  ?? Musique Machine : un char vivant, vibrant, interactif, qui doit faire des petits...
Musique Machine : un char vivant, vibrant, interactif, qui doit faire des petits...
 ??  ?? L’élégance racée de la cavalcade, parfaiteme­nt intégrée dans ce décor de fleurs.
L’élégance racée de la cavalcade, parfaiteme­nt intégrée dans ce décor de fleurs.

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