L’arrivée du futur Open Sky attise la guerre des grands
À Valbonne, les travaux de ce futur centre commercial géant commenceront d’ici la fin de l’année. Ouverture prévue en 2020. Un mastodonte qui irrite fortement la concurrence
La multiplication de ces grands centres commerciaux est une folie dangereuse. » S’il ne parle pas que du futur « Open sky » de Valbonne, David Lisnard, maire Les Républicains de Cannes et vice-président du Département, l’a évidemment en tête quand il nous répond sur le sujet. Lors de ses voeux de janvier, il avait déjà taclé le projet du voisin Valbonnais conduit par le sénateur Marc Daunis (PS). 96 100 m² de surface plancher totale, dont 59 900 m2 de commerces vont sortir de terre dès la fin de l’année, ou au plus tard début 2018. C’est ce que confirme l’ancien maire de Valbonne. «Le projet avance bien.» Ou presque. Car l’arrivée de ce nouveau géant, après Polygone Riviera, après Cap 3000, a attisé la guerre des mastodontes de la grande consommation. On en veut pour preuve le recours en justice actuellement intenté par Altarea Cogedim contre la déclaration d’utilité publique (DUP). Allez, on vous aide un peu ... Derrière Altarea Cogedim, se cache... le propriétaire de Cap 3000, engagé dans un chantier de rénovation et d’agrandissement à 200 millions d’euros. Le complexe commercial de Saint-Laurent-du-Var voit donc visiblement d’un mauvais oeil cette nouvelle concurrence
qui déboule après celle de Polygone Riviera, ouvert il y a un peu plus d’un an. Une arrivée qui lui avait déjà valu quelques cheveux blancs... Cap 3 000 a perdu en première instance, mais attaque en appel. La guerre des centres commerciaux est donc bien ouverte. Sauf immense surprise, « Open Sky» verra le jour. Il a obtenu le feu vert du commissaire enquêteur, après enquête publique. Il sera érigé sur une partie de la Zac des Clausonnes en lisière du Parc naturel de la Valmasque. Marc Daunis, lui, évite soigneusement le terme centre commercial. Il lui préfère l’expression « lieu de vie innovant ». « Nous ne sommes pas sur un centre commercial traditionnel, mais sur une autre organisation de l’espace autour d’un lieu de vie, avec de la culture, des loisirs», défend Marc Daunis. Le sénateur met surtout en avant le nombre d’emplois créés, près de 1 200 selon lui. Certains particuliers n’envisagent pas les choses de la même façon. « Laissez-nous des forêts pour pouvoir vivre, même sans dépenser de l’argent, respirer et entendre le vent dans les arbres», écrit Stéphane Chapin dans le rapport d’enquête publique; « Projet de béton peu esthétique » pour Mme Le Beguec. Et, en vrac : «pseudo-approche scientifique » en matière de pollution, «trop de bureaux», «étranglement routier », «bétonisation dangereuse au regard du risque inondation », voici quelquesuns des griefs exposés. Au final, 52 observations, dont 11 favorables et 41 défavorables. Parmi ces dernières, quatre associations, six conseillers municipaux de Valbonne et Mougins. Et le maire de Mougins, Richard Galy. Malgré tout, le tampon avis favorable a été déposé le 6 juillet dernier. Mais David Lisnard n’en démord pas. «Cet excès d’urbanisation hors des villes, qui bénéficie d’argent du contribuable pour les infrastructures d’accompagnement, détruit les paysages. Toutes nos entrées de cités se ressemblent. » Marc Daunis sourit à ces arguments. «À Valbonne, en vingt ans nous avons réussi à développer le centre village de façon remarquable. Si seulement 1 % de la fréquentation de cet ensemble, estimé
à 25 000 - 30 000 visiteurs par jour, vient dans Valbonne, ce sera une réussite. Je suis en étroite relation avec les commerçants du centre de la commune, mais aussi avec Jean Léonetti à Antibes, Michelle Salucki, maire de Vallauris. Ainsi qu’avec Guilaine Debras à Biot ou avec les maires d’Opio ou du Rouret. » L’argument environnemental ? «Avec son ancienne cimenterie, rétorque Marc Daunis, le caractère naturel qu’on attribue à cette zone prête à sourire. Nous requalifions un espace qui était considérablement minéralisé et en piètre état. » Sans citer Cannes nommément, Marc Daunis tacle : «Nous disposons d’un territoire qui, lui, a été préservé à la différence de beaucoup d’autres ... Nous protégeons et continuerons à protéger deux tiers des espaces. Un tiers seulement est minéralisable. Alors les leçons des autres, vous savez ...»
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Les leçons des autres, vous savez ... ”