Marine Le Pen cible les juges et l’immigration
La candidate FN, a appelé, hier à Nantes, les magistrats à « ne pas contrecarrer la volonté du peuple », lors d’une réunion publique
L’État de droit est le contraire du gouvernement des juges [...]. Les magistrats sont là pour appliquer la loi, pas pour l’inventer, pas pour contrecarrer la volonté du peuple, pas pour se substituer au législateur », a tancé Marine Le Pen lors d’un meeting à Nantes, devant un Zénith non rempli, et environ 3500 supporters selon ses équipes. Avec ces mots, la présidente du FN, qui voit la pression judiciaire s’accentuer sur elle, a répondu à la sortie du Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, hier dans le JDD (lire ci-dessous).
Une « autoroute migratoire »
À Nantes, la candidate d’extrême droite, qui a récemment refusé de se rendre à une convocation de la police, s’en est prise, outre les juges, aux médias, cibles d’attaques intensifiées depuis deux semaines : « Dans cette élection, “ils” ont choisi leur camp, ils font campagne de manière hystérique pour leur poulain », Emmanuel Macron d’après elle. Pour elle, l’ex-ministre de l’Économie, candidat des « puissances d’argent », « devient la possibilité pour le système de
se survivre, de survivre » et voudrait installer une « autoroute migratoire » entre Alger et Paris. Marine Le Pen a aussi ciblé ses « deux opposants principaux » d’après les sondages, Emmanuel Macron et François Fillon. La patronne du FN (27 %) et le leader du mouvement En marche! (25 %) creusent l’écart au premier tour sur l’ancien Premier ministre (19 %) d’après un sondage Odoxa publié hier.