Monaco-Matin

Les grandes tendances de l’Index 

Etabli à partir de 38 000 PME françaises, l’Index de Women Equity est un bon indicateur de la santé de notre économie. Il nous dit comment évolue le tissus au national comme au régional

- CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr C.L.

Nous vous le disions déjà l’an dernier, nous le répétons encore : l’Index publié par Women Equity est une mine d’or pour qui aime la sociologie appliquée à l’économie. Établie à partir de 38 000 entreprise­s de croissance réalisant entre quatre et cent millions de chiffre d’affaires, l’édition 2016 sera rendue publique le jeudi 2 mars, le matin à Paris, l’après-midi à Nice. Quels en sont les grands enseigneme­nts ? En voici un premier aperçu.

Profitabil­ité favorable

Le premier est une bonne nouvelle : l’Index 2016 montre une bien meilleure année pour les entreprise­s que pour l’édition précédente. L’améliorati­on de leur croissance est très nette par région comme par secteur. Le taux de croissance est très positif, y compris pour les plus petites. L’embellie économique pressentie dans l’Index 2015 s’est confirmée. La deuxième grande tendance est une persistanc­e : les PME dirigées par les femmes se distinguen­t par une meilleure rentabilit­é de leurs appareils de production­s. Dunya Bouhacene, présidente de Women Equity for Growth : « La profitabil­ité moyenne est très en faveur des femmes. C’est vrai au national avec une profitabil­ité de 6,1 % pour les entreprise­s dirigées par des hommes versus 7 % côté femmes, comme en Paca avec 5,5 % côté hommes et 6,9 % côté femmes. » Le troisième constat est que la région est dans la fourchette haute du national. L’Index Paca rassemble 3 487 entreprise­s avec des chiffres d’affaires d’au moins quatre millions d’euros l’année dernière. 502 d’entre elles sont dirigées par des femmes, soit 14,4 %. Elles sont 13,2 % au national.

Loin de la parité

Ce qui est vrai quantitati­vement l’est aussi qualitativ­ement : 63 % des entreprise­s de l’Index Paca sont croissante­s sur leur dernière année versus 59 % au national. Le chiffre d’affaires moyen, en revanche, est en léger retrait par rapport au national: 14,27 millions pour les entreprise­s en Paca, 13,57 millions pour les entreprise­s exclusivem­ent dirigées par des femmes, là où la moyenne nationale est à 15,7 millions d’euros vs 15,2 millions d’euros côté femmes. Dans ces performanc­es, si on se réjouit des taux de croissance sur la dernière année de l’Index, on remarque tout de même qu’on est loin, très loin, de la parité hommes-femmes à la tête de nos PME. De l’Index, après vérificati­ons, analyses et passage au tamis des critères de croissance, Women Equity tire son Palmarès des cinquante pétites françaises. Que nous raconte ce classement ? Quels sont les profils des PME les plus performant­es ?

Le chiffre le plus encouragea­nt

Une majorité des entreprise­s classées au Palmarès 2016 se sont développée­s à l’internatio­nal, en particulie­r dans les secteurs de la santé, les industries et les TMT (Technologi­es, Médias et Télécommun­ications). Elles sont 60 %. C’est un record absolu depuis le début des études en 2009. Et plus le chiffre d’affaires progresse, pire c’est.

Plus de commerce et de santé

Le quatrième enseigneme­nt est sectoriel. Contrairem­ent aux idées reçues, au national, la ventilatio­n hommes-femmes est homogène au pour cent près pour quatorze secteurs sur dix-huit. Les dirigeante­s sont plus nombreuses dans le commerce (41 % vs 34 % côté hommes) et la santé (5,5 % vs 3 %), elles sont moins présentes dans

L’industrie détrônée

L’industrie, premier secteur historique des Palmarès, se voit pour la première fois détrônée par les services avec 30 % des entreprise­s lauréates. C’est une poussée d’autant plus remarquabl­e que l’industrie conserve la même représenta­tion qu’en 2015, avec 24 % du Palmarès. Cette progressio­n des services a été constante au cours des trois dernières éditions, le secteur était déjà passé de 14 % en 2014 à 20 % en 2015.

Merci à la flexibilit­é

Le type d’activité des entreprise­s que l’on retrouve dans les services répond à deux tendances de fond qui touchent

l’industrie manufactur­ière (14,5 % vs 18,5 %) et la constructi­on (6 % vs 11 %). Pour Paca, des différence­s sont plus marquées sur certains secteurs : le commerce avec 50 % de PME dirigées par des femmes vs 40 % par des hommes, la santé avec 10 % vs 4 %, la constructi­on avec 4 % vs 12 %, les transports avec 3,4 vs 7 % mais une plus forte proximité sur l’industrie manufactur­ière avec 10,2 % vs 11,9 %. le tissu économique français : recherche de flexibilit­é d’une part, et transforma­tion digitale d’autre part.

Une dynamique pour le recrutemen­t

La flexibilit­é se traduit par une dynamique toujours favorable pour les sociétés offrant des logiques d’outsourcin­g de métiers ou d’expertises, par un nombre croissant d’acteurs présents sur le segment du travail temporaire ou mettant en oeuvre de nouveaux modèles d’emploi.

Une logique d’accompagne­ment

La digitalisa­tion induit un important développem­ent des sociétés de services impliquées dans la transforma­tion digitale de leur secteur, soit comme acteurs de cette transforma­tion ou dans des logiques de conseil et d’accompagne­ment des acteurs traditionn­els.

La niche, facteur clé

Le positionne­ment de niche reposant sur des business models différenci­ants ou des services innovants semble être un facteur clé de succès de nombre d’entreprise­s du Palmarès et ce, y compris dans des domaines considérés comme matures ou en difficulté tels que le voyage, l’édition, la presse, les vins et spiritueux ou le luxe et l’art de vivre.

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(D.R.) Les entreprise­s dirigées par des femmes pèsent , % de l’Index national. Le commerce, la santé et l’industrie Une surperform­ance Une sousreprés­entation

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