Les grandes tendances de l’Index
Etabli à partir de 38 000 PME françaises, l’Index de Women Equity est un bon indicateur de la santé de notre économie. Il nous dit comment évolue le tissus au national comme au régional
Nous vous le disions déjà l’an dernier, nous le répétons encore : l’Index publié par Women Equity est une mine d’or pour qui aime la sociologie appliquée à l’économie. Établie à partir de 38 000 entreprises de croissance réalisant entre quatre et cent millions de chiffre d’affaires, l’édition 2016 sera rendue publique le jeudi 2 mars, le matin à Paris, l’après-midi à Nice. Quels en sont les grands enseignements ? En voici un premier aperçu.
Profitabilité favorable
Le premier est une bonne nouvelle : l’Index 2016 montre une bien meilleure année pour les entreprises que pour l’édition précédente. L’amélioration de leur croissance est très nette par région comme par secteur. Le taux de croissance est très positif, y compris pour les plus petites. L’embellie économique pressentie dans l’Index 2015 s’est confirmée. La deuxième grande tendance est une persistance : les PME dirigées par les femmes se distinguent par une meilleure rentabilité de leurs appareils de productions. Dunya Bouhacene, présidente de Women Equity for Growth : « La profitabilité moyenne est très en faveur des femmes. C’est vrai au national avec une profitabilité de 6,1 % pour les entreprises dirigées par des hommes versus 7 % côté femmes, comme en Paca avec 5,5 % côté hommes et 6,9 % côté femmes. » Le troisième constat est que la région est dans la fourchette haute du national. L’Index Paca rassemble 3 487 entreprises avec des chiffres d’affaires d’au moins quatre millions d’euros l’année dernière. 502 d’entre elles sont dirigées par des femmes, soit 14,4 %. Elles sont 13,2 % au national.
Loin de la parité
Ce qui est vrai quantitativement l’est aussi qualitativement : 63 % des entreprises de l’Index Paca sont croissantes sur leur dernière année versus 59 % au national. Le chiffre d’affaires moyen, en revanche, est en léger retrait par rapport au national: 14,27 millions pour les entreprises en Paca, 13,57 millions pour les entreprises exclusivement dirigées par des femmes, là où la moyenne nationale est à 15,7 millions d’euros vs 15,2 millions d’euros côté femmes. Dans ces performances, si on se réjouit des taux de croissance sur la dernière année de l’Index, on remarque tout de même qu’on est loin, très loin, de la parité hommes-femmes à la tête de nos PME. De l’Index, après vérifications, analyses et passage au tamis des critères de croissance, Women Equity tire son Palmarès des cinquante pétites françaises. Que nous raconte ce classement ? Quels sont les profils des PME les plus performantes ?
Le chiffre le plus encourageant
Une majorité des entreprises classées au Palmarès 2016 se sont développées à l’international, en particulier dans les secteurs de la santé, les industries et les TMT (Technologies, Médias et Télécommunications). Elles sont 60 %. C’est un record absolu depuis le début des études en 2009. Et plus le chiffre d’affaires progresse, pire c’est.
Plus de commerce et de santé
Le quatrième enseignement est sectoriel. Contrairement aux idées reçues, au national, la ventilation hommes-femmes est homogène au pour cent près pour quatorze secteurs sur dix-huit. Les dirigeantes sont plus nombreuses dans le commerce (41 % vs 34 % côté hommes) et la santé (5,5 % vs 3 %), elles sont moins présentes dans
L’industrie détrônée
L’industrie, premier secteur historique des Palmarès, se voit pour la première fois détrônée par les services avec 30 % des entreprises lauréates. C’est une poussée d’autant plus remarquable que l’industrie conserve la même représentation qu’en 2015, avec 24 % du Palmarès. Cette progression des services a été constante au cours des trois dernières éditions, le secteur était déjà passé de 14 % en 2014 à 20 % en 2015.
Merci à la flexibilité
Le type d’activité des entreprises que l’on retrouve dans les services répond à deux tendances de fond qui touchent
l’industrie manufacturière (14,5 % vs 18,5 %) et la construction (6 % vs 11 %). Pour Paca, des différences sont plus marquées sur certains secteurs : le commerce avec 50 % de PME dirigées par des femmes vs 40 % par des hommes, la santé avec 10 % vs 4 %, la construction avec 4 % vs 12 %, les transports avec 3,4 vs 7 % mais une plus forte proximité sur l’industrie manufacturière avec 10,2 % vs 11,9 %. le tissu économique français : recherche de flexibilité d’une part, et transformation digitale d’autre part.
Une dynamique pour le recrutement
La flexibilité se traduit par une dynamique toujours favorable pour les sociétés offrant des logiques d’outsourcing de métiers ou d’expertises, par un nombre croissant d’acteurs présents sur le segment du travail temporaire ou mettant en oeuvre de nouveaux modèles d’emploi.
Une logique d’accompagnement
La digitalisation induit un important développement des sociétés de services impliquées dans la transformation digitale de leur secteur, soit comme acteurs de cette transformation ou dans des logiques de conseil et d’accompagnement des acteurs traditionnels.
La niche, facteur clé
Le positionnement de niche reposant sur des business models différenciants ou des services innovants semble être un facteur clé de succès de nombre d’entreprises du Palmarès et ce, y compris dans des domaines considérés comme matures ou en difficulté tels que le voyage, l’édition, la presse, les vins et spiritueux ou le luxe et l’art de vivre.