« Ici, pas de papiers ni attestation »
Plateaux vides, assiettes quasi nettoyées… Dans la salle du Fourneau économique, les deux cents invités à ce déjeuner solidaire ont visiblement apprécié ce menu étoilé.
« C’est délicieux ! », se régale MarieJeanne. « Tout est parfait. Y compris l’accueil chaleureux. Ça fait du bien au coeur », lâche Éliane, les larmes plein les yeux. Auto-entrepreneur dans le bien-être, Éliane avoue être en galère. Sans toit, ni ressources, « à cause de contrats qui ont été annulés. Jamais je n’aurais pensé un jour que je viendrais prendre mes repas ici. » Comme Éliane et Marie-Jeanne, ils étaient plus de deux cents à pousser, samedi, les portes du Fourneau économique. «Cen’est pas un restaurant, mais une halte pour les plus démunis », rappelle Soeur Anne-Marie, l’âme du Fourneau. Ici, pas de papiers ni attestation à montrer. En revanche, nous demandons 1 euro de participation symbolique. Cela ne couvre pas nos frais, le coût d’un repas étant de 6,50 euros. Heureusement, nous avons des dons. Beaucoup de marchandises que nous récupérons auprès des grandes surfaces, commerçants, boulangers. C’est cela qui nous permet de tourner. » D’offrir quatre jours par semaine (les lundis, mardis, jeudi et samedis) des déjeuners aux plus démunis et un endroit pour se reposer. Le Fourneau économique fait le plein : 170 à 200 convives par repas dont 70 % d’hommes. « S’ajoutent des seniors, pointe Franck, le chef officiel du Fourneau. Souvent des femmes esseulées avec des petites retraites, qui viennent tromper leur solitude autour d’un déjeuner de partage. »