Michel Meïni démissionne de la mairie de La Gaude
Michel Meïni a adressé hier matin son courrier au préfet pour éviter qu’une « affaire privée » de fraude fiscale porte atteinte à la commune, notamment confrontée au projet de prison
Coup de tonnerre dans le ciel déjà bien obscurci de La Gaude : après neuf ans de mandat à la tête de la commune de 6 500 habitants, Michel Meïni démissionne. Définitivement. Il a adressé hier matin son courrier au préfet. Et nous déclare : « Dans la période troublée qui s’annonce (projet de prison, etc.), je ne veux pas que l’affaire privée qui me touche ne vienne perturber la vie de La Gaude. Il faut savoir sacrifier sa personne pour sa commune. Je ne pars pas pour revenir, c’est une démission définitive, j’ai commencé à refaire mon CV. » « L’affaire privée » évoquée, une poursuite pour fraude fiscale qui reste à juger, pourrait aussi, entre autres, entraîner l’inéligibilité de Michel Meïni (lire ci-dessous). En pleine affaire Fillon, les retombées seraient lourdes pour la commune, déjà bouleversée par l’annonce du transfert du MIN, puis le départ d’IBM.
Bruno Bettati sur la touche
Ainsi que, récemment, l’annonce par le garde des Sceaux de l’implantation d’une prison entre La Baronne
et Les Iscles, à SaintLaurent, contre laquelle Michel Meïni a été le premier à s’élever avec véhémence. « Je souhaite éviter que, saisissant ce prétexte, d’aucuns, faisant fi des intérêts supérieurs de la commune, par ambition ou pour imposer
des projets dont ne veulent pas mes concitoyens, tentent de déstabiliser notre village. Par ce choix, je garantis à La Gaude et aux Gaudois une liberté d’action et une indépendance forte. » La logique de la liste aurait voulu que Bruno Bettati,
1er adjoint, prenne sa suite. Les tensions entre les deux hommes ne sont pas un mystère. Interrogé hier, ce dernier, a priori pas informé de la décision de Michel Meïni, a déclaré vouloir « prendre le temps de la réflexion » pour s’exprimer sur une éventuelle candidature. Le maire démissionnaire créant la surprise : « J’ai demandé à Vanessa Siegel, notre conseillère départementale et adjointe en charge de l’éducation, de l’enfance et de la jeunesse, de prendre en main le futur de notre belle cité afin de poursuivre le travail que notre majorité mène depuis le premier jour de notre mandat. » De Vanessa Siegel, Michel Meïni ajoute : « son honnêteté fait qu’elle est au-dessus de tout soupçon. Engagée, consensuelle, elle est à l’écoute des collectivités, ce qui a permis de soutenir nos projets. Une femme aux commandes, c’est plutôt positif. Et je veux tout faire pour que le FN ne s’installe pas chez nous. »
Le temps presse
Pour désigner le successeur de Michel Meïni, le conseil municipal devra se réunir dès que le préfet acceptera sa démission. Le temps presse car, d’ici le 15 avril, la commune doit avoir adopté son débat d’orientations budgétaires et ensuite voté le budget 2017. Un sacré baptême du feu pour le ou la futur(e) maire. « Parce que j’aime ce village plus que tout, la décision que je prends aujourd’hui est celle de la clarté et de la liberté », conclut Michel Meïni. Qui ne compte cependant pas remettre en question son mandat de conseiller régional.