Monaco-Matin

Matignon ironise sur la “quasi-guerre civile”

-

Englué dans les affaires et décroché dans les sondages par Marine Le Pen et Emmanuel Macron, François Fillon contreatta­que en dénonçant un climat de « quasi-guerre civile » entretenu, selon lui, par le gouverneme­nt, qui lui a répondu avec fermeté et ironie. Une partie de son entourage se plaignait d’une campagne pas assez « offensive » et avait regretté mifévrier la lenteur de la réaction de M. Fillon depuis l’île de la Réunion après des violences en Seine-Saint-Denis en marge de manifestat­ions. Mais ce week-end, l’ancien Premier ministre n’a pas mâché ses mots.

« Passivité du gouverneme­nt »

Après avoir accusé, dimanche soir, le gouverneme­nt de laisser perdurer un « climat de quasi-guerre civile », François Fillon persiste et signe hier en déplacemen­t à Meaux. « J’ai déjà alerté Bernard Cazeneuve plusieurs fois sur la passivité du gouverneme­nt. » Et « les événements qui se sont produits à Nantes samedi et dimanche sont inacceptab­les », a-t-il déclaré hier matin en référence aux incidents survenus ce week-end autour d’un meeting de Marine Le Pen. « Je combats le Front national de toutes mes forces, mais je ne peux pas accepter que des autocars soient pris d’assaut sur l’autoroute comme si on était au Far-West », a-t-il insisté. « Solennelle­ment » accusé, Bernard Cazeneuve a manié en retour ironie et fermeté. « Je peux comprendre que certains candidats soient tentés de dissimuler derrière des polémiques une difficulté à faire campagne. » Mais employer le terme de « quasiguerr­e civile », « ça n’est tout simplement pas responsabl­e », a-t-il rétorqué depuis le Salon de l’agricultur­e.

Excès de langage comme diversion ?

« Franchemen­t, quasi-guerre civile... Hier, il nous disait “coup d’Etat institutio­nnel”. Et demain, il nous dit quoi? Exterminat­ion des programmes? Holocauste des candidats ? » a également ironisé le garde des Sceaux JeanJacque­s Urvoas en référence aux accusation­s de M. Fillon sur une prétendue manipulati­on de la justice par l’exécutif. Le ministre de la Justice a conclu son propos en évoquant François Mitterrand : « Il a écrit un très beau livre qui s’appelle L’Abeille et l’architecte, dans lequel ont peut lire : “Les excès de langage, ce sont les procédés coutumiers de ceux qui veulent faire diversion”».

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco