Gardiens de prison agressés : information judiciaire ouverte
Florin Vacarasu, 22 ans, qui avait attaqué des surveillants de la maison d’arrêt de Grasse, le 31 janvier dernier, sera rejugé. C’est une certitude. Mais devant quelle juridiction ? Une cour d’assises comme le réclame la partie civile. Ou de nouveau devant un tribunal correctionnel?
Attaque à coups de couteau fabriqué
Une information judiciaire a été ouverte hier soir, sur demande du tribunal correctionnel de Grasse, et un juge d’instruction saisi. Le 31 janvier dernier, Florin Vacarasu avait mis en scène son suicide à l’aide d’un mannequin confectionné avec des bouteilles en plastique et de la grenadine pour imiter le sang. Il avait ensuite attaqué les surveillants venus lui porter secours à l’aide d’un couteau de fabrication maison. Les trois gardiens n’avaient pas été blessés, mais restent particulièrement choqués. Seul élément nouveau, l’expertise psychiatrique réclamée lors d’une première audience le 3 février dernier. Selon le psychiatre, le
détenu présente « des risques de réitération, et une dangerosité certaine pour le personnel pénitentiaire». Le procureur de la République, Julien Pronier, a requis hier cinq ans ferme, rejetant fermement l’idée d’un renvoi devant une cour d’assises. Le tribunal, présidé par Pierre Kuentz, a appelé le parquet «à mieux se pourvoir». Ce qui a déclenché l’ouverture d’une information judiciaire et la saisine d’un juge
d’instruction. « C’est ce qu’on souhaitait, se réjouit Me Audrey Massei pour la partie civile. Mes clients ont le sentiment d’avoir été victimes d’une tentative d’assassinat. » Le prévenu a été présenté hier soir devant le juge. «Pour moi cette affaire ne doit pas être criminalisée», a regretté l’avocate de Florin Vacarasu, Sandrine Zépi, qui avait plaidé une «bouffée délirante» à l’audience. Incarcéré pour vol et sans antécédents de
violence avant ces faits, Florin Vacarasu était libérable le 3 mars dernier. « Nous souhaitons que l’affaire soit criminalisée, même si cela prendra du temps », a réagi Xavier, délégué de l’Ufap Unsa pénitentiaire. «Cela lèvera les zones d’ombre», estime pour sa part Hervé Ségaud pour FO pénitentiaire. Le tribunal a ordonné le maintien en détention.