Un licenciement fictif au sein du syndicat des boulangers
Christian Bruot, 73 ans, ancien président des boulangers-pâtissiers des Alpes-Maritimes, vient d’être reconnu coupable d’abus de confiance. Le tribunal correctionnel de Nice, présidé par David Hill, l’a condamné à six mois de prison avec sursis. Son épouse, comptable, a été condamnée pour recel. Le couple devra verser 100 000 euros de dommages et intérêts au centre national de gestion agréé interprofessionnel de la boulangerie de France. À moins que le couple ne fasse appel de ce jugement. L’affaire remonte à un changement de réglementation qui a contraint le syndicat départemental à laisser la gestion à un nouveau cabinet d’expertise-comptable. La justice reproche à Gisèle Bruot d’avoir été licenciée lors de ce changement, moyennant 100 000 euros d’indemnité, avant d’être réembauchée trois jours plus tard par le nouveau cabinet d’expertise comptable. Les autres salariés avaient été gardés. Le nouveau président des boulangers avait découvert le pot aux roses et alerté la justice. « Ils ont détourné des fonds pour financer des travaux dans leur maison », vilipende le procureur Laetitia Manouvrier, agacé par « la mauvaise foi du couple » qui se défend d’avoir détourné des fonds. Le parquet requiert huit mois de prison avec sursis à l’encontre des deux prévenus, le remboursement des 100 000 euros et un total de 4 000 euros d’amende. Me Robin Evrard, pour la défense, plaide la relaxe de ses clients, estimant qu’il n’y a eu « aucune intention malhonnête » dans une affaire qui remonte à dix ans. Si Mme Bruot avait été réembauchée, c’est que le cabinet d’expertise comptable avait besoin de ses compétences, selon l’avocat.