Peugeot rachète Opel et change de dimension
PSA a annoncé, hier, l’acquisition pour 1,3 milliard d’euros d’Opel/Vauxhall, une opération qui doit transformer le groupe français en un « champion européen » et offrir un second souffle à la filiale déficitaire de General Motors (GM). « Cette acquisition change la donne pour PSA, car nous devenons une entreprise avec un chiffre d’affaires de l’automobile de 55 milliards d’euros et une solide deuxième place sur le marché européen », s’est réjoui le patron de l’entreprise française Carlos Tavares, lors d’une conférence de presse commune avec GM à Paris. Mary Barra, P.-D.G. du géant américain, a reconnu que la cession constituait « une décision difficile ». « Mais nous pensons tous que c’est la bonne pour nos employés, nos clients et nos actionnaires », a-t-elle affirmé. Le groupe français met ainsi la main sur l’ensemble des activités automobiles de GM en Europe, qui comprennent six usines de montage et cinq usines de production de pièces, un centre d’ingénierie (à Rüsselsheim en Allemagne) et environ 40.000 salariés. GM conserve seulement le centre d’ingénierie de Turin, en Italie. PSA espère finaliser d’ici à la fin de l’année cette acquisition, menée au pas de charge depuis la révélation des négociations avec GM mi-février. Le groupe français compte mettre son expérience de redressement à la disposition d’Opel et Vauxhall qui, en déficit chronique (15 milliards de pertes en 16 ans), a encore brûlé 257 millions de dollars l’année dernière. PSA vise un retour à la rentabilité dans les trois prochaines années et des synergies de 1,7 milliard d’euros par an d’ici à 2026 sans fermeture d’usines. Mais chez les syndicats, l’optimisme n’est pas de mise, ils redoutent des conséquences sur l’emploi. C’est la raison pour laquelle les représentants du personnel des deux marques veulent être impliqués dans la suite des pourparlers.