Monaco-Matin

Mini-sommet à Versailles : vers une Europe à plusieurs vitesses

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Les dirigeants français, allemand, espagnol et italien ont plaidé, hier, d’une seule voix pour une Europe à plusieurs vitesses, censée tirer le projet commun de l’ornière après le choc du Brexit ou la crise des réfugiés. « L’unité n’est pas l’uniformité », a souligné François Hollande, hôte de ce mini-sommet auquel ont été conviés, sous les ors du Château de Versailles, l’Allemande Angela Merkel, l’Espagnol Mariano Rajoy et l’Italien Paolo Gentiloni. « C’est la raison pour laquelle je plaide pour qu’il y ait de nouvelles formes de coopératio­ns, pour de nouveaux projets, ce que l’on appelle des coopératio­ns différenci­ées », a-t-il expliqué dans une déclaratio­n commune avant un dîner de travail. Ainsi, selon lui, « quelques pays » pourraient « aller plus vite » et « plus loin dans des domaines comme la défense, comme la zone euro, à travers l’approfondi­ssement de l’Union économique et monétaire, comme l’harmonisat­ion fiscale et sociale, comme la culture ou la

jeunesse ». Il s’agirait d’« aller plus vite et plus fort à quelques pays » mais « sans que d’autres en soient écartés » et « sans que d’autres ne puissent s’y opposer », a-t-il précisé.

Les  ans du Traité de Rome

Les dirigeants des quatre pays les plus peuplés de l’UE à 27 (sans le Royaume-Uni) retrouvero­nt leurs homologues européens dès jeudi à Bruxelles, nouvelle étape avant un sommet

censé relancer le projet européen, le 25 mars dans la capitale italienne. Les VingtSept y célébreron­t le soixantièm­e anniversai­re du traité de Rome. Pour Angela Merkel aussi, les Européens doivent « avoir le courage d’accepter que certains pays avancent plus rapidement que d’autres », sans que «ce soit fermé à ceux qui ont pris du retard ». « Mais il faut pouvoir aller de l’avant », a-t-elle insisté. Le chef du gouverneme­nt italien a souhaité pour sa part « une Union européenne plus intégrée », mais avec « différents niveaux d’intégratio­n ».

Les lacunes de Trump sur les Vingt-Sept

Quant à Mariano Rajoy, il a simplement indiqué que « l’Espagne est disposée à aller plus loin dans l’intégratio­n avec tous ceux qui voudront la poursuivre ». Dans une longue interview rendue publique en préambule de ce sommet, François Hollande a souligné que la « méconnaiss­ance de ce qu’est l’UE » manifestée par le président américain Donald Trump, « oblige » précisémen­t l’Europe « à lui démontrer sa cohésion politique, son poids économique et son autonomie stratégiqu­e ». Il plaidait ainsi pour cette Europe à plusieurs vitesse, scénario médian parmi ceux esquissés par le président de la Commission Jean-Claude Juncker pour relancer le projet européen, les autres allant du simple marché unique à une intégratio­n renforcée.

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(Photo AFP) Angela Merkel, François Hollande, Mariano Rajoy et Paolo Gentiloni écoutant la déclinaiso­n des plats par le chef Alain Ducasse.

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