Monaco-Matin

Nouvelle mise en examen d’un assistant FN

Un second assistant d’une député européenne frontiste a été mis en examen. Marine Le Pen, elle, refuse toujours d’être entendue

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Elle a, sans surprise, dénoncé à nouveau une «opération politique» visant à fausser l’élection présidenti­elle. Et, à nouveau, refusé de se rendre devant le juge d’instructio­n, qui l’avait convoquée hier dans cette affaire. Mais Marine Le Pen a beau faire tout son possible pour minimiser ou se poser en victime, l’enquête sur un possible système d’emplois fictifs mis en place par le Front national avance. Charles Hourcade, un temps recensé comme graphiste du parti à Nanterre, et assistant parlementa­ire d’une députée FN au Parlement européen, a été mis en examen le 6 mars pour « recel d’abus de confiance », a-t-on en effet appris hier de source judiciaire, confirmant une informatio­n du Parisien.

  euros bruts en six mois

Il s’agit de la seconde mise en examen dans ce dossier, après celle de la chef de cabinet de Marine Le Pen, Catherine Griset. Cette dernière est soupçonnée d’avoir été salariée comme assistante parlementa­ire « accréditée» de Marine Le Pen au Parlement européen de décembre 2010 à février 2016. Un statut qui suppose une présence effective à Strasbourg ou Bruxelles, alors qu’elle exerçait en fait ses activités au sein du parti. Quant à Charles Hourcade, assistant parlementa­ire de l’eurodéputé­e frontiste MarieChris­tine Boutonnet, il est lui suspecté d’avoir indûment perçu « environ 37000 euros brut entre septembre 2014 et février 2015», a précisé une source proche de l’enquête. Convoquée cette semaine chez le juge, Marie-Christine Boutonnet ne s’est pas rendue à sa convocatio­n, d’après cette source.

Cumul de postes

L’informatio­n judiciaire a été ouverte en décembre par le parquet de Paris, qui menait une enquête préliminai­re depuis mars 2015. Les juges d’instructio­n tentent de déterminer si le FN a mis en place un système pour rémunérer ses cadres ou employés avec des fonds publics de l’Union européenne, via des contrats d’assistants de députés. Le Parlement européen, qui s’est constitué partie civile dans cette affaire, avait saisi la justice française sur les cas d’une vingtaine d’assistants parlementa­ires. En cause : leur présence à des postes figurant dans le dernier organigram­me du parti en France, qui peut faire douter de leur emploi effectif à l’assemblée siégeant à Strasbourg. Pour les salaires versés à Catherine Griset mais également à son garde du corps Thierry Légier, le Parlement européen réclame environ 340 000 euros à Marine Le Pen.

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(PQR/Le Parisien) La présidente du FN a dénoncé une « opération politique ».

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