Menton retrouve sa brigade de recherche
Dépourvue d’une équipe dédiée aux enquêtes depuis 2011, la compagnie de Menton, qui couvre un territoire de Saint-Jean-Cap-Ferrat à Tende, a récupéré ce précieux outil au 1er janvier
Portée disparue par la compagnie de gendarmerie depuis 2011, la brigade de recherche de Menton vient d’être retrouvée. Par arrêté du 1er janvier 2017. Dans les bâtiments de l’avenue de Sospel, un petit bureau porte de nouveau son nom. Un peu planqué, comme il se doit. Indiqué par un vague écriteau à la porte. Derrière celle-ci, cinq gendarmes sont d’ores et déjà à pied d’oeuvre. Ordinateurs allumés. Tables de travail peu à peu remplies de dossiers - tous relatifs à de la moyenne délinquance. Un sixième membre devrait rejoindre l’équipe dans l’été. Major passé par la section de recherche de Marseille, destiné à devenir le futur responsable d’unité.
« Travail de fond »
« La vocation première d’une brigade de recherche, c’est le soutien aux unités territoriales, explique le capitaine Laurent Évain, n° 2 de la gendarmerie de Menton. C’est une plus value auprès de chacune d’entre elles. Si les gendarmes se retrouvent confrontés à un phénomène particulier, souffrent d’un faible effectif, les brigadiers peuvent s’occuper de l’affaire. Et permettre d’aller plus vite pour obtenir une réponse pénale. » Aussi, la brigade de recherche ne traite-t-elle des dossiers d’initiative qu’en second lieu. En l’absence d’événements nécessitant son action. Stups, proxénétisme ou trafic en tout genre… « C’est une unité qui travaille sur le fond. Si c’est occasionnel, la brigade territoriale s’en charge. Si on a plutôt affaire à un réseau, la brigade de recherche se penche dessus. Plus c’est complexe, plus on monte en puissance. Et si c’est très important, on rend compte au colonel », complète le commandant de la compagnie de Menton, Céline Maumy. Ravie que Menton soit de nouveau pourvue d’un tel outil. Dont seuls Nice et Cannes bénéficiaient dans le département, depuis quelques années. Aux yeux des responsables, la présence d’une BR sur le secteur était pourtant devenue indispensable. En raison de la double frontière internationale avec Monaco et l’Italie, notamment. Qui nécessite parfois de lourdes procédures de «demandes pénales d’entraide». Au regard du grand nombre d’affaires concernant le secteur, aussi, que l’unité de recherche de Nice ne pouvait absorber à elle seule. Vols avec agressions, phénomène de passeurs, délinquance financière… « Entre 40 et 50 % des actions de la brigade de Nice se passaient sur le Mentonnais. Cela devenait lourd pour eux. », justifie le commandant Céline Maumy. Preuve de l’activité judiciaire hors du commun du territoire : depuis son installation officielle en janvier, la brigade mentonnaise traite déjà une quinzaine de dossiers. Qui «devraient éclore avant l’été », prévoit le capitaine Évain. La journée type d’un gendarme de la BR? « L’événement décide de comment on procède, répond-il. Parfois, on traite des dossiers dont le parquet a fait une demande d’instruction. D’autres fois, on procède à des écoutes. Il faut alors transcrire. Et si la communication s’avère intéressante, les gendarmes de la BR filochent.» D’autres fois, les militaires agissent sur renseignements. Informés de rassemblements suspects, par exemple. « Il faut pouvoir anticiper, chercher, enquêter, solutionner.», martèle le capitaine Évain, passionné par la question. Ajoutant que la réimplantation d’une brigade de recherche suppose également un travail plus indirect.
« Se faire connaître »
Les gendarmes dédiés devant « se construire leur environnement. Se déplacer, se faire connaître, établir des contacts.» De manière à avoir une meilleure force de frappe. À donner toutes ses chances à la brigade de recherche. «C’est encore tout neuf, on ne peut pas échouer. À nous de prouver que les chefs ont eu raison de nous faire confiance. », conclut-on à la tête de la compagnie de gendarmerie de Menton.