Grande voix de la radio et amoureux du jazz, Pierre Bouteiller s’est éteint
Il est mort en écoutant du jazz, qu’il adorait. Une grande voix de la radio s’est éteinte avec la disparition, dans la nuit de jeudi à vendredi, à 82 ans, de Pierre Bouteiller, journaliste impertinent et passionné de musique. «Il est parti apaisé », a confié l’un de ses fils, Christian. Depuis quelque temps, «il était très diminué », a-t-il ajouté. Caustique, jamais avare d’un trait d’esprit, celui qui aimait se définir comme un « journaliste subjectif » a passé plus d’un demi-siècle derrière les micros. Après la disparition de Jacques Chancel en 2014 et de José Artur en 2015, il restait une des dernières figures de la radio des années 70-80, exigeante et divertissante.
Il passe chez TF en
Né le 22 décembre 1934 à Angers, il étudie la psychologie à la Sorbonne, mais sa passion pour le jazz le pousse vers la radio. En 1958, il entre à Europe 1, devient grand reporter, avant d’être renvoyé dix ans plus tard à cause d’un gag sur le général de Gaulle. Il passe à France Inter, où il animera plusieurs émissions: «Embouteillages», «Comme de bien entendu», ou, de 1982 à 1989, le mythique rendez-vous culturel «Le Masque et la plume». Aux programmes de TF1 en 1981, il met notamment en place la tranche de débat «Droit de réponse », avec Michel Polac. Il devient ensuite directeur de France Inter de 1989 à 1996, où il recrute par exemple Laurent Ruquier, puis prend la direction de France Musiques de 1999 à 2004. Et depuis 1999, il présentait, d’abord chaque jour puis de façon hebdomadaire, un magazine sur TSF Jazz. L’actuel PDG de Radio France, Mathieu Gallet a salué « son esprit et sa générosité [qui] ont contribué à façonner l’identité de France Inter et France Musique». «Il incarnait cette liberté de ton, cette irrévérence, qui font de la radio un média si populaire et apprécié», a déclaré de son côté la ministre de la Culture, Audrey Azoulay.