Monaco-Matin

Réunis à Bruxelles, les Européens se divisent sur l’après-Brexit

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L’Allemagne et la France ont poussé hier vers le scénario d’une Europe à plusieurs vitesses pour surmonter l’épreuve du Brexit, mais se sont heurtées au refus des pays de l’Est, Pologne en tête. Les dirigeants nationaux débattaien­t à Bruxelles de leur avenir à 27, après une première réunion jeudi marquée par une confrontat­ion avec la Pologne.

« Unis dans la diversité»

« La devise est que nous sommes unis, mais unis dans la diversité», a déclaré la chancelièr­e allemande Angela Merkel, évoquant l’objectif d’un texte solennel préparé dans l’optique du sommet de Rome, prévu le 25 mars. La délicate mise au point de cette « Déclaratio­n de Rome » a occupé pendant plusieurs heures les dirigeants, réunis sans la Première ministre britanniqu­e Theresa May, comme c’est devenu l’usage pour ces réunions sur l’avenir post-Brexit. «Il faut que l’on soit capable d’avancer plus vite à quelquesun­s », a appuyé le chef de l’Etat français François Hollande, car l’Europe a «montré qu’elle n’était pas capable de prendre des décisions au bon moment». Il a cité la Défense, la zone euro, l’harmonisat­ion fiscale et sociale comme autant de sujets sur lesquels des groupes de pays doivent être «capables d’aller plus vite, plus loin, sans fermer la porte à qui que ce soit ».

« Pas un nouveau Rideau de fer »

D’autres pays, comme la Belgique, le Luxembourg ou l’Espagne ont apporté leur soutien à cette idée. Ce scénario n’instaure pas «un nouveau Rideau de fer entre l’Est et l’Ouest» , a assuré le président de la Commission européenne, JeanClaude Juncker. « Ce n’est pas l’intention », a-t-il assuré à l’adresse des pays de l’Est. Ces derniers, notamment ceux du groupe de Visegrad – Hongrie, République tchèque, Slovaquie et Pologne – s’inquiètent d’être déclassés comme des membres de seconde zone de l’Union. «Nous n’accepteron­s jamais de parler d’une Europe à plusieurs vitesses », a prévenu la Première ministre polonaise Beata Szydlo, estimant que cela «compromett­rait l’intégrité» de l’UE. Elle s’était déjà illustrée la veille en s’opposant à la reconducti­on dans ses fonctions du président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, considéré comme un ennemi politique par le gouverneme­nt nationalis­te et conservate­ur au pouvoir à Varsovie.

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(Photo AFP) « Nous n’accepteron­s jamais de parler d’une Europe à plusieurs vitesses », a averti la Première ministre polonaise, Beata Szydlo.

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