Monaco-Matin

PARIS-NICE HIER ÉTAPE) Alaphilipp­e en impose

Quatrième de l’étape hier à Fayence, le jeune Français a lâché 19 secondes à Henao, mais a su conserver son maillot jaune. Va-t-il tenir aujourd’hui dans la Couillole ?

- ROMAIN LARONCHE

La théorie qui veut que le vainqueur à Fayence remporte le Paris-Nice en a sûrement pris un coup hier. Car après les succès de Betancur (2014) et Leon-Sanchez (2009), c’est Simon Yates qui a levé les bras au sommet du mur de Fayence. Le Britanniqu­e a parfaiteme­nt anticipé la dernière difficulté en sortant dans les derniers mètres du col du Bourigaill­e. Mais avec 1’37’’ de retard ce matin sur Alaphilipp­e, le leader d’Orica part certaineme­nt de trop loin. Il n’a pas totalement fait une croix sur le général, mais le frère jumeau d’Adam Yates a désigné son favori pour la victoire finale : « Julian Alaphilipp­e ». « Je pense qu’il va gagner Paris-Nice. C’est un phénomène, un coureur très complet. Il est en forme et a une bonne équipe. Il reste à savoir s’il est fatigué ». Les deux coureurs sont de la génération 1992 et se côtoient depuis très longtemps sur la route. Le talent du jeune prodige de la Quick Step, tout le monde le connaît. Deux fois deuxième de la Flèche, 2e à Liège, vainqueur du Tour de Californie et 4e des JO l’an passé, le Montluçonn­ais est entré dès son plus jeune âge dans la cour des grands.

« Contador, c’est la grande classe »

Largement si on se fie à son chrono dans le mont Brouilly, ou à la seule ascension significat­ive dans le même registre depuis le début de saison. Le 25 février dernier, dans les 13,5 km de montée du Jebel Hafeet à Abu Dhabi, l’espoir tricolore avait pris une 5e place à 46 secondes de Rui Costa, mais 12 et 15 secondes devant Quintana et Contador. Une performanc­e parlante et qui amène de la confiance à celui qui défend sa tunique depuis deux jours. « Mes adversaire­s je les connais, il suffit de regarder le général. Henao peut faire des écarts dans une ascension plus longue et dure. Aujourd’hui (hier), il a prouvé qu’il était en forme. Mais la peur n’évite pas le danger. Je ne me méfie pas que de lui et Simon Yates (Orica), vainqueur à Fayence : « Je me savais loin au général, donc je suis parti de loin pour tenter quelque chose. Je pensais être suivi, mais j’ai continué seul et j’ai gagné parce que j’étais moins marqué. Oui, j’ai encore des espoirs pour le général. J’avais d’excellente­s jambes aujourd’hui donc j’essaierai encore sur les deux derniers jours, mais maintenant, je serai plus marqué ».

Rudy Molard (FDJ), de l’étape, du général : « C’était très dur de passer de  à  degrés, puis du gros au petit plateau. J’ai souffert sur la première montée de Fayence, j’ai vu que je ne pouvais pas lutter. Depuis le début de la course, je suis souvent devant, je paye sûrement ces efforts. J’ai senti tout de suite que je n’étais pas dans une super forme. C’était à la pédale, je n’ai pas de regret, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Il reste deux dernières étapes que je connais très bien, je vais essayer d’être devant.»

Axel Domont (AGR), nouveau maillot à pois : « Je suis parti avec les grosses jambes, mais je croyais encore en mes chances. Je suis très content, le maillot à pois, c’est un rêve de gosse. Le conserver ? Rien n’est impossible, mais après deux jours devant, je pense que je vais le payer demain je donnerai tout jusqu’à la fin ». Hier, celui qui a fortement pensé et rendu hommage à son ami Fabien Rossolini, le speaker varois récemment décédé, n’a jamais semblé paniquer. Sûr de ses forces et de ses hommes. Même lorsque Contador en personne est passé à l’offensive. « C’est spécial, car c’est un coureur de grande classe, dont je regardais les exploits à la télé il n’y a pas si longtemps. Mais je ne me suis jamais affolé. Je suis resté dans la roue de mes coéquipier­s, à qui je tire mon chapeau pour avoir aussi bien défendu le maillot ». Avec Dan Martin, De La Cruz ou Gilbert, le jeune leader peut voir venir. Hier, alors que certains organismes ont souffert de la transition hiver-printemps de 20 degrés pris en deux jours, lui a tenu bon, lâchant seulement 17 secondes à Henao avec les bonificati­ons et a même repris 3 secondes à Contador. Au général, le Colombien est sûrement son plus sérieux adversaire, mais El Pistolero, toujours imprévisib­le, n’a pas rendu les armes pour autant. Hier, il a planté deux banderille­s pour jauger ses adversaire­s. « Je voulais faire bouger les choses de loin mais le col n’était pas assez exigeant. Henao est très fort, il est vraiment en grande forme. Alaphillip­e km  : après plusieurs tentatives d’échappées dans le col de l’Espigoulie­r, à la sortie de Saint-Maximin, six puis huit hommes arrivent à se dégager : De Marchi, Domont, Anacona, Jesus Herrada, Valgren, Swift, Chavanel et Sepulveda. km  : l’échappée compte ’’’ d’avance à Sillans-la-Cascade, écart aussi. Moi, je ne sais pas mais ce sera totalement différent demain (aujourd’hui) ». Ses adversaire­s sont prévenus. Le double vainqueur du Tour compte bien animer la journée. On s’en réjouit par avance. maximum. km  : Contador attaque dans le col de Bourigaill­e. Il est suivi par Henao et Martin. Le trio est vite repris, mais le peloton explose et Alaphilipp­e n’a plus que deux équipiers. Devant, De Marchi et Sepulveda continuent l’échappée à deux. km  : sur le premier passage sur la ligne à Fayence, les deux hommes passent avec  secondes d’avance sur un petit peloton d’une trentaine de coureurs emmené par les Sky (Nieve, Lopez). km  : dans le deuxième passage du col de Bourigaill­e, De Marchi, puis Sepulveda sont repris. km  : à  m du sommet, S. Yates attaque et passe avec quelques secondes d’avance sur un groupe de  coureurs. km , : derrière Yates, à une trentaine de secondes, Porte, Gallopin, puis Henao partent en contre. km , : Yates s’impose et conserve  secondes d’avance sur Henao.

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(Photos Philippe Arnassan) Julian Alaphilipp­e a conservé son maillot jaune. Son adversaire numéro  aujourd’hui se nomme Sergio Henao (ci-dessous), qui a eu du mal à se remettre de son violent effort à Fayence.
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Les Sky impriment le tempo lors du premier passage à Fayence.

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