Des guides polaires formés en Principauté
Le Yacht-club a organisé une semaine de formation complète pour les guides polaires. Secourisme, sécurité et survie étaient au programme de ce stage intensif
Des spécialistes du froid polaire à Monaco… Le rapport n’est pas tout de suite évident mais il existe pourtant bel bien. La Belle Classe Academy, centre de formation du Yacht-club de Monaco, a en effet accueilli dix guides professionnels de « Grands espaces », organisme franco-suisse spécialisé dans la découverte de régions les plus reculées du monde, pour suivre une formation d’une semaine. Car même si le métier de guide polaire est en train de se développer, et que la plupart d’entre eux possèdent le STC (diplôme marin), ces derniers ont besoin d’être formés, notamment en matière de secourisme. C’est du moins ce qu’a exigé l’Organisation maritime mondiale.
Un métier pas comme les autres
Si la formation pour devenir guide polaire n’existe pas en tant que telle, c’est parce que la plupart des guides ont un autre métier en parallèle. Christophe Bassous, microbiologiste de formation, s’explique : « Nous avons deux zones d’expéditions : l’Arctique qui se pratique plutôt l’été et l’Antarctique où nous nous rendons pendant l’hiver. Le reste de l’année, les guides exercent un autre métier. » Christian Kempf, géographe et directeur de «Grands espaces», présente ses collègues comme des «techniciens et universitaires» . Ils sont géologues, ornithologues, vétérinaires, guides de haute montagne ou encore photographe, tous unis par la passion de l’expédition polaire. Mais pourquoi se former à Monaco ? La raison est d’abord historique puisqu’Albert Ier s’est rendu «à quatre reprises au Spitzberg, situé à michemin entre le Cap Nord norvégien et le pôle Nord», comme le précise Christian Kempf. Une tradition de l’exploration perpétuée par le prince Albert II qui « parle de la protection de la nature quotidiennement et qui a poursuivi ces expéditions ». La seconde raison réside sans aucun doute dans l’excellence de la formation monégasque. Pour Christophe Bassous, chef de projet de « Grands espaces », «c’est un métier qui se structure, il y a encore très peu d’intervenants donc ça reste quelque chose d’exceptionnel. Avec la pression touristique, nous avons absolument besoin de cette formation, notamment en matière de sécurité. Nous voulions tendre vers l’excellence et c’est tout naturellement que nous avons choisi La Belle Classe Academy. » Prochain départ vers l’Arctique en juin.