« La densité commerciale dans les A.-M. est dans la moyenne des grandes agglomérations »
Le conseil national des centres commerciaux est un organisme professionnel fort de 400 adhérents qui sont à la fois des propriétaires de surfaces commerciales, des commerçants, des prestataires de services. À l’occasion d’un tour de France qui précède les élections présidentielles, son délégué général est venu à Nice présenter le livre blanc de la profession et rencontrer les élus et décideurs locaux.
Quelles sont les revendications principales que vous portez ? Nous demandons avant tout une simplification administrative, davantage de concertation en amont, un vrai dialogue. Cela aurait été utile pour la législation sur la biodiversité. Il y a évidemment un point sur la fiscalité et le souhait qu’une véritable équité soit préservée par rapport au commerce dématérialisé. Un exemple : dans le cadre du développement durable nous avons l’obligation de végétaliser les toitures.
Atteint-on un point de saturation dans le développement? La densité commerciale de l’existant dans le département des Alpes-Maritimes est de , m/habitant, ce qui est dans la moyenne des dix premières agglomérations françaises. De plus, le contexte local a des particularités : une activité touristique importante, une concentration de l’activité sur la bande littorale et une croissance de la Métropole Nice-Côte-d’Azur. Et je pense que la concurrence a du bon : observons la réplique de Cap à Polygone-Riviera.
Le risque, régulièrement brandi, de vider les centres-villes existe-t-il? Les agglomérations importantes disposent aujourd’hui du bon réseau de transport en commun. De plus, des mesures qui ont une très forte incidence peuvent être prises localement. Je pense, par exemple, à Colmar qui a organisé places gratuites de stationnement. C’est un succès ! L’opposition des centres commerciaux en centre ville et en périphérie ? Ce débat n’existe plus.
Quelles sont les évolutions ? On constate une tendance lourde vers la multifonctionnalité, la modularité avec à la fois : espace commercial, coworking, restauration, activités sportives, loisirs, logements. On le voit bien avec Avenue à Toulon ou le projet en cours à Valbonne. L’extension de Cap joue sur cette alchimie entre commerces, loisirs, promenade et le futur de la plaine du Var se dessine dans le même sens. Dans notre campagne nous pointons aussi combien nos centres sont des lieux de rencontre, de mélange générationnel, de contact humain. Ils cumulent milliards de visites annuelles!
Quels sont les enjeux pour l’avenir ? Les équipements ont en moyenne ans. C’est vrai ici aussi : Nice-Etoile date de , Lingostière de , l’ancien Cap de . Il faut donc rénover, restructurer, agrandir au besoin et surtout s’adapter aux nouveaux modes de consommation. C’est un secteur encore lent à se mouvoir dans un monde rapide. Les centres doivent se transformer avec cette dimension de l’expérience à proposer au consommateur. Celui-ci est aujourd’hui très pluriel, aiguisé et bien informé : il s’échappe facilement.