« On se connaît parfaitement »
Le Saint-Jeannois Amaël Moinard et l’Irlandais Nicolas Roche, formé sur la Côte d’Azur, amis dans la vie, se sont retrouvés sous le même maillot et ont vécu leur première course ensemble chez BMC
Ils ont débuté comme stagiaires ensemble en fin de saison 2004 chez Cofidis, sont passés pro toujours ensemble dans cette formation l’année suivante. De là est née une amitié. Une des raisons qui ont poussé Amaël Moinard à venir s’installer il y a bientôt neuf ans sur la Côte d’Azur, incité par Nicolas Roche qui lui vantait les qualités de la région qui l’a vu grandir. Désormais réunis sous le même maillot (BMC), le Saint-Jeannois de 35 ans et le plus azuréen des Irlandais, bientôt 33 ans, savourent le fait de redevenir coéquipiers 13 ans plus tard.
Vous revoilà coéquipiers ans après vos débuts chez les pros ensemble (stagiaires chez Cofidis). Qu’est-ce que ça vous fait ?
A.M. On était stagiaire ensemble, en chambre ensemble avant même d’être pro. Se retrouver ans après, ça fait bizarre. Mais c’est surtout sympa, on a toujours gardé des relations amicales. Etre réunis autour d’un leader qu’on apprécie tous les deux (Richie Porte), c’est un beau petit clin d’oeil à nos débuts de carrière. N.R. Amaël fait partie des copains depuis toujours dans le vélo. Chaque fin de saison, on se disait “ça serait bien qu’on se retrouve ensemble”, mais ça ne se faisait pas. Là, ça a pu se goupiller, c’est génial. Dès le premier stage, on s’est retrouvé dans la même chambre.
Qu’est-ce qui a changé chez l’autre depuis vos débuts de carrière ?
N.R. Il a moins de cheveux gris que moi, alors qu’il est plus vieux (rires). Après, on a gardé plus ou moins nos qualités et nos défauts. A.M. Je pense qu’on est bien têtu tous les deux. Au début, pas grandmonde croyait en nous, et on est encore là dans le peloton pro ans plus tard. Notre entêtement commun a fait qu’on a pu réaliser cette carrière.
Nicolas, c’est vous qui aviez incité Amaël à venir s’installer sur la Côte d’Azur...
N.R. Oui c’est vrai et il m’en veut un petit peu car je l’ai travaillé au corps pendant quatre ans pour qu’il s’installe ici. Et lorsqu’il m’a annoncé sa venue, je lui réponds que moi je quitte la Côte d’Azur pour l’Italie, parce que je suis tombé amoureux d’une demoiselle. Mais c’était en , et la vie m’a ramené ensuite ici. Donc on s’est retrouvé et on roule ensemble de temps en temps, parce qu’il est perché à Saint-Jeannet et ça me fait loin depuis Monaco. A.M. C’est vrai que c’est assez aléatoire. Parfois on roule ensemble deux fois dans la semaine, et il peut se passer plusieurs mois sans qu’on se retrouve. Mais on apprécie ces sorties, même si ce n’est qu’une heure ou deux ensemble, on en profite pour prendre un café et refaire le monde du vélo.
Quelle qualité vous prendriez chez l’autre ?
N.R. Son calme. A.M. Son côté impulsif.
Et le défaut que vous lui laissez volontiers ?
N.R. Il est râleur. A.M. Trop dépensier.
Que ressortez-vous de ce Paris-Nice ?
N.R. (e au classement final, à ’’’ d’Henao) On a fait plus au moins la même course. On a tous les deux eu un gros retour de manivelle lundi (où Porte a été pris dans une cassure et a lâché plus de minutes aux autres favoris, ndlr) et on a réussi à jouer notre rôle collectivement pour arriver au résultat d’hier (victoire d’étape samedi au col de la Couillole pour Porte). A.M. (e à h’’’ d’Henao) L’avantage de se connaître parfaitement, c’est qu’on sait très bien les qualités et les limites de l’autre. On est toujours honnête. Pas besoin de discuter pour savoir qui doit travailler, ça se fait naturellement. C’est important pour notre équipe et notre leader d’avoir des gars qui s’entendent très bien ».
« On roule ensemble et on refait le monde »