Monaco-Matin

C’est énorme!

Auteurs d’une première période frôlant la perfection, les Monégasque­s ont dû s’employer après la pause pour se hisser en quart de finale en battant Manchester City (3-1). Géants

- MATHIEU FAURE

Battus 5-3 à l’aller, les Monégasque­s ont renversé Manchester City (3-1) dans un stade Louis-II aux anges. L’ASM connaîtra, demain, son adversaire en quart de finale de la Ligue des champions.

Quand le club le moins détesté de France devient le plus aimé en faisant ce qu’il sait faire de mieux, à savoir jouer un football délicieux, on se dit que ce sport est d’une simplicité enfantine. Monaco devait gagner pour se qualifier, c’est fait (3-1). Mais au-delà du cumul arithmétiq­ue pur et dur d’une double confrontat­ion, c’est surtout la manière qui est à souligner. De mémoire, on a rarement vu une première période aussi parfaite de la part d’un club français en Ligue des champions. Tout était beau, simple, efficace, pensé, réfléchi, étudié, fluide, limpide. C’était du football total de haut niveau joué par une bande de gamins face au plus grand entraîneur du moment. Avant de prendre sa fessée au Louis-II, Josep Guardiola n’avait jamais quitté la Ligue des champions avant les demi-finales. Hier, il a laissé sa place en huitième de finale face à une bande de potes au sein de laquelle Andrea Raggi est apparu comme un soldat doré.

Des gamins pétris de talent

Même sans Falcao et Glik, pourtant deux titulaires indiscutab­les, l’ASM s’est avancée dans ce match retour avec le même état d’esprit offensif qui lui permet d’afficher ce matin 126 buts en 46 matches cette saison. Guardiola avait raison, c’est impossible de défendre contre la bande à Jardim. Idéalement, le Catalan souhaitait attaquer mais après 45 minutes, son équipe n’avait pas tiré une seule fois au but. En même temps, les Citizens n’ont jamais réussi à franchir le milieu de terrain des joueurs de la Principaut­é. À chaque fois, ils étaient gobés par la puissance physique des Asémistes incarnée par la paire Bakayoko-Fabinho. C’en était presque gênant. Voir une équipe construite à coups de millions d’euros se faire désosser à chaque sortie de balle par des gamins recrutés au berceau et, pour la plupart, des inconnus avant de prendre vie sur le Rocher. Fabinho, Bernardo Silva, Kylian Mbappé, Thomas Lemar, ces joueurs n’ont pas coûté à eux quatre le prix d’un Raheem Sterling. City n’avait plus perdu depuis deux mois ni même encaissé le moindre but en déplacemen­t. Un postulat qui a volé en éclats au bout de huit minutes. C’est le temps qu’il aura fallu à Kylian Mbappé pour rappeler que du haut de ses 18 ans et 2 mois, il n’a pas de temps à perdre. Évidemment, le scénario parfait ne s’est pas étendu audelà des 45 premières minutes puisque Monaco s’est même retrouvé éliminé entre la réduction du score de Sané et le troisième but monégasque signé Bakayoko.

Au-dessus, tout simplement

À ce moment du match, Monaco était dans le dur et essuyait les vagues offensives de Manchester City (Agüero 57’, 62’, 65’ et 69’, Sané 67’). Mais il était écrit que cette formidable équipe allait passer. Parce qu’elle était au-dessus, tout simplement. Il y a un an, Monaco était éliminé de toutes les coupes et voyait le Paris-SG être sacré champion de France début mars, au soir de la 29e journée, avec 23 points d’avance. Ce matin, l’ASM est un brillant quart de finaliste de Ligue des champions, leader de son championna­t et en lice pour un fabuleux quadruplé. Mieux, demain, au tirage au sort, peu d’équipes auront envie de se frotter à cette drôle d’escouade. On en oublie presque que l’équipe monégasque a commencé sa campagne européenne en juillet, face aux Turcs de Fenerbahçe. Douze matches plus tard, voilà Monaco dans le top 8. Et avec une belle gueule d’outsider.

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Lemar et les Monégasque­s ont gardé l’équilibre...

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