Monaco-Matin

Lemar et l’ASM à Caen ( h) pour la gagne

Alors qu’il va retrouver Caen, où il a été formé, le numéro 27 de l’ASM n’est pas très friand de l’exercice médiatique. Le gaucher préfère parler sur le terrain et dans l’intimité du vestiaire

- MATHIEU FAURE

Bien souvent, quand un joueur revient dans son club formateur, il est empreint d’une légère pointe de nostalgie qui peut le faire bégayer. Pas Thomas Lemar qui va retrouver Caen où il a été formé entre

2010 et 2015. « C’est toujours un moment particulie­r d’aller là-bas. J’ai gardé contact avec mes anciens coéquipier­s mais pas trop avec le club » annonce laconiquem­ent le gaucher de l’ASM.

« Il est passé à autre chose, Caen l’a formé mais il n’en garde sans doute pas de très bons souvenirs car Patrice Garande ne le faisait pas jouer » détaille Philippe Tranchant, son formateur en Normandie. Alors qu’il jouait des bouts de matches dans le Calvados, Lemar est devenu un titulaire à Monaco mais aussi internatio­nal français (1 sélection). Une progressio­n qui ne surprend pas son ancien mentor : «Thomas a toujours eu un potentiel audessus de la moyenne mais à Caen, il manquait de temps de jeu donc d’expérience et de confiance en soi. A ses débuts à Monaco il courait beaucoup, aujourd’hui il a compris son rôle et son poste. A son arrivée en Principaut­é, les seuls doutes concernaie­nt la concurrenc­e à son poste ». Moralité, un an après ses débuts sur le Rocher, voici

le garçon installé à gauche du 4-4-2 de Leonardo Jardim et préposé aux coups de pied arrêtés. Sans parler de son goût prononcé pour les filets (11 buts toutes compétitio­ns confondues). C’est en étoffant sa manière de jouer que le numéro 27 s’est fait une place en équipe de France. Tranchant encore : « Son jeu est plus structuré et c’est quelqu’un de technique, d’intelligen­t. Il est meilleur à l’intérieur du jeu, c’est pour ça qu’il repique énormément. Thomas excelle à Monaco car il est rarement dos au jeu, il voit avant de recevoir le ballon et il combine parfaiteme­nt avec Mendy. Les deux se trouvent les yeux fermés, c’est simple, fluide. Il donne toujours la balle dans le bon tempo et dans le sens du jeu. »

Une bande de potes

Une certaine idée du football, à la fois

ludique et intensif. « On est une bande de potes qui s’amuse sur le terrain, c’est

sans doute ça notre force » poursuit Lemar. Timide et réservé face à la presse, il refuse systématiq­uement de s’arrêter en zone mixte, y compris quand on lui fait comprendre qu’il serait préférable de répondre à trois questions banales. En interne, le garçon se libère un peu plus et n’est pas le dernier à jouer des tours à ses copains. Ainsi, Djibril Sidibé a eu le loisir de découvrir que son sirop de pêche avait un goût d’huile d’olive. « C’est une petite

fouine », rigole Tiémoué Bakayoko. Comme beaucoup de ses coéquipier­s, Lemar se régale sur FIFA 17 et s’envoie des séries télés. En ce moment, il vante auprès de sa bande monégasque la qualité de « Quantico » avec la sublime Priyanka Chopra. Mais Lemar est surtout une machine de travail, le garçon sait pertinemme­nt que seul le boulot paie. «Enun an, il a joué des matches de Ligue des champions et rejoint l’équipe de France,

conclut Tranchant. Mais il peut aller encore plus haut s’il s’installe en Bleu et qu’il signe dans un très grand club européen où il pourra s’exprimer collective­ment comme c’est le cas à Monaco. Thomas, c’est quelqu’un qui s’adapte au niveau de son équipe, plus le niveau s’élève, plus le sien suit ». L’été dernier, l’Atlético Madrid était prêt à mettre 20 millions d’euros sur la table pour s’attacher ses services. En juin prochain, les candidats seront plus nombreux, plus prestigieu­x et le tarif aura, au minimum, doublé.

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(Photo Cyril Dodergny) Thomas Lemar de retour à Caen, où il a été formé.

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