Le tableau volé retrouvé ans après
Dérobée en 2000, une oeuvre de Tinayre a été aperçue en vente aux enchères. Après enquêtes, le tableau a été récupéré et rendu au Musée océanographique
L’histoire finit bien, mais comme toutes les histoires policières, elle démarrait mal. Le 16 décembre 2000, le musée d’histoire naturelle de Livourne en Italie était cambriolé dans la nuit. Le voleur, s’échappe avec trois oeuvres, dont une toile de Louis Tinayre, que le Musée océanographique avait prêté pour une exposition. Une oeuvre des collections patrimoniales, disparue dans la nature. Quatorze ans plus tard, au détour d’un catalogue de vente aux enchères, les équipes du musée voient passer l’oeuvre promise à être cédée au marteau à Marseille. C’est le début d’une enquête internationale qui va prendre trois ans. «Nous avons démarré par une négociation à l’amiable mais la personne en possession de ce tableau volé faisait la sourde oreille», explique Robert Calcagno, directeur des lieux.
Interpol sur le coup
En novembre 2015, une plainte est alors déposée. Permettant aux équipes d’Interpol d’agir pour retrouver l’oeuvre, constater qu’il s’agit du tableau volé, et le rendre à son propriétaire. Une «coopération internationale de la police», souligne Richard Marangoni, directeur de la Sûreté publique qui a procédé à la réception de la toile remise par les autorités des carabinieri de Gênes, qui enquêtaient sur sa disparition depuis
la dérobade de Livourne en 2000. « Cette toile a une grande valeur patrimoniale pour
nous », poursuit Robert Calcagno. Louis Tinayre, en effet, a illustré nombre de campagnes du prince Albert-Ier.
« Ils ont collaboré pendant douze ans, c’était un peintre de qualité, un peu
touche-à-tout », continue le directeur de l’Institut océanographique, qui espère organisé une grande exposition rétrospective sur le travail de l’artiste, disparu en 1942. Pour l’heure, la petite toile (20x30 cm) va retrouver les collections patrimoniales du Musée océanographique, dans le lot des 151 dessins originaux de Tinayre illustrant l’autobiographie du prince Albert-1er publiée en 1914. Le conseil d’administration de l’établissement, qui doit se réunir ce mercredi, entérinera son retour.