«Brexit»: le compte à rebours est enclenché
Ce sera donc le 29 mars, soit quatre jours après le 60e anniversaire du traité de Rome, qui a fondé la Communauté européenne… Neuf mois après le référendum sur le sujet, le gouvernement britannique a enfin fixé, hier, la date de déclenchement du « Brexit ». Ce processus historique de divorce avec l’Union européenne nécessitera deux années de négociations complexes, qui mettront un terme à plus de quarante ans d’une relation tourmentée. Un sommet de dirigeants européens se tiendra dans les «quatre à six semaines» suivantes, a annoncé une source européenne. Le déclenchement fin mars du divorce ne laisse en effet pas «suffisamment de temps» pour un sommet dans la première semaine d’avril, comme initialement prévu.
« Tout est prêt »
Les 27 devront fixer le cap et les «lignes rouges» dans les pourparlers, face à des Britanniques susceptibles d’exploiter les divisions au sein du bloc.
«J’ai fixé mes objectifs. Il s’agira notamment d’obtenir un accord de libre-échange satisfaisant et de continuer à coopérer sur les questions telle que la sécurité», a affirmé hier Theresa May, lors d’un déplacement au pays de Galles. La Première ministre veut mettre en oeuvre un Brexit «clair et net» impliquant la sortie du marché unique, afin de pouvoir reprendre le contrôle de l’immigration. Le ministre chargé du Brexit, David Davis, a évoqué dans un communiqué « la négociation la plus importante pour ce pays depuis une génération ». A Bruxelles, un porte-parole de l’Union européenne a indiqué que « tout [était] prêt ». « Dans les 48 heures de l’activation par le Royaume-Uni de l’article 50, je présenterai l’ébauche des lignes directrices du Brexit pour les Etats membres de l’UE à 27», a écrit sur Twitter Donald Tusk. Le président de l’eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a lui dit attendre « du réalisme » de la part du gouvernement britannique, sur le « prix » du Brexit et le «calendrier» des négociations notamment.
L’épine du référendum écossais
Les pourparlers ne devraient véritablement débuter que six à huit semaines après le déclenchement du Brexit, une fois que la Commission aura donné son vert et que son négociateur, le Français Michel Barnier, aura reçu un mandat des 27 autres pays de l’UE. Très sensibles politiquement, les négociations s’annoncent également ardues du point de vue légal, étant donné l’étendue des dossiers qu’elles couvriront. Autre difficulté: l’intention de la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, de demander pour fin 2018 ou début 2019 un nouveau référendum d’indépendance, mettant ainsi en jeu l’unité de la Grande-Bretagne. Le Parlement régional écossais doit se prononcer demain sur cette demande, et devrait l’entériner.