Monaco-Matin

GRAND PRIX DU QATAR (- MARS) Prêts pour le tremplin Tech

D’emblée à l’aise lors des tests hivernaux, Johann Zarco et Jonas Folger ont vite apprivoisé la Yamaha M1 de l’équipe varoise. De quoi viser le top 10 dès leur baptême du feu ce week-end

- GIL LÉON

Cette fois, ce n’est plus un mirage. A l’horizon, là-bas, en plein désert, se profile bel et bien le Grand Prix du Qatar. La manche d’ouverture nocturne du championna­t du monde MotoGP 2017 synonyme de baptême du feu pour Johann Zarco et Jonas Folger, le nouveau duo promu en remplaceme­nt de Pol Espargaro et Bradley Smith qui s’élance à l’assaut de la catégorie reine sur le tremplin du team Tech3. Dimanche soir, à Losail, si les regards vont d’abord scruter la reprise du combat des chefs entre Marquez, Rossi, Lorenzo et Viñales, entre autres gros bras, il faudra également suivre de près les Yamaha M1 de la meilleure écurie indépendan­te du paddock.

Intégrés à toute vitesse

« Cette année, nous sommes particuliè­rement en phase avec la saison. Regardez les arbres. Ils bourgeonne­nt. Et bien nous aussi ! C’est le printemps... » Sourire taille banane accroché aux lèvres, Hervé Poncharal, le patron Lors des trois derniers jours d’essais accomplis au Qatar, sur le circuit de l’imminent GP d’ouverture, Johann Zarco et Jonas Folger (en haut, à droite) ont fait forte impression.

du commando varois basé à Bormes-les-Mimosas, a hâte de voir ses protégés entrer dans le vif du sujet. En espérant qu’ils puissent « transforme­r » d’emblée les essais hivernaux très prometteur­s enchaînés à Sepang (Malaisie), Phillip Island (Australie) et Losail. « Depuis notre arrivée au top niveau, en 2001, jamais l’équipe n’avait connu une campagne de tests préparatoi­res aussi fructueuse », poursuit-il. « Les excellents chronos enregistré­s d’un bout à l’autre, surtout lors de l’ultime

répétition générale au Qatar (Folger 8e, Zarco 10e, ndlr), démontrent que la performanc­e est déjà au rendezvous. Alors qu’il y avait pas mal de pain sur la planche pour se familiaris­er avec les cartograph­ies moteur, l’usure des pneus en configurat­ion course, ou encore la gestion des tours qualif’, le programme de travail a été accompli de A à Z. L’un et l’autre se sont vite intégrés. Résultat : tout le monde avance dans la même direction. Même si quelques détails restent à peaufiner, je

les sens heureux, épanouis, prêts à négocier ce sacré virage. »

« On va voir s’ils ont des nerfs »

Attendu au tournant, Johann Zarco, auréolé de sa double couronne de champion du monde Moto2 (2015, 2016), semble avoir trouvé l’osmose qui lui convient avec le staff technique conduit par le « sorcier » Guy Coulon. En témoigne la progressio­n aussi régulière que méthodique du Cannois de 26 ans qui a su éviter les

affres de la chute contrairem­ent à la plupart des cadors du guidon, Marc Marquez en tête (cinq gadins en l’espace de neuf jours !). « L’équipe Ajo, c’était comme une seconde famille pour Yohann », précise Poncharal. « Par conséquent, au début, on craignait de le voir moins à l’aise chez nous. Tel n’est pas le cas. Il a trouvé ses repères. Il dit que tout va bien et je le vois bosser comme d’habitude, très concentré, sereinemen­t, sans faire de bruit, à l’écart du ‘‘blingbling’’ médiatique. » Maintenant, place au révélateur tant attendu. Une épreuve initiatiqu­e qui en dira plus sur les capacités de l’Azuréen et de son voisin de stand allemand (23 ans) à percer dans la cour des grands. « Comment se comportero­ntils lors de la mise à feu ? Et ensuite, dans le tumulte des cinq premiers tours, face à tous ces gars qui ont de la bouteille ? Vous savez, Johann et Jonas vont encore découvrir beaucoup de choses à Losail. Les spécificit­és d’un week-end de course, sans marge de sécurité. Bref, on va voir s’ils ont des nerfs ! » Avant de redécoller de Hyères ce matin, pour un tour du monde jalonné de dixhuit étapes, Hervé Poncharal s’abstient sagement de promettre monts et merveilles d’entrée. « L’important, là-bas, c’est qu’ils aillent au bout. Vraiment. Atteindre le drapeau à damier, de préférence en marquant des points. Puisque le top 5 paraît hors de portée dans l’immédiat, on se contentera volontiers du top 10... »

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