«Ocean Week»: front commun pour le monde marin
Du 30 mars au 4 avril, acteurs locaux et organisations internationales s’uniront lors de congrès, conférences et ateliers, pour préserver le milieu marin et développer «l’économie bleue»
Du 30 mars au 4 avril, Monaco hissera le pavillon bleu à l’occasion de la première «Monaco Ocean Week ». Un événement interdisciplinaire mêlant de grandes organisations internationales basées en Principauté, associations locales et différents partenaires, soucieux de contribuer à la conservation du milieu marin. «C’est une volonté du prince de défendre la cause des océans avec toutes les forces qui s’y impliquent» , a posé le vice-président de la Fondation Prince Albert II, Bernard Fautrier, lors de la conférence de presse de présentation, hier matin au Yachtclub. Durant ces quelques jours, une série de conférences et ateliers, ouverts aux professionnels comme au public dans différents lieux, auront vocation à approfondir la réflexion – et sensibiliser – sur la conservation du milieu marin et le développement durable d’une « économie bleue».
« L’humanité doit entreprendre »
«La Principauté a toujours été tournée vers la mer» et «ses princes» ont, de tout temps, oeuvré pour le monde marin, a rappelé Bernard Fautrier en préambule. Le prince Albert-Ier d’abord. Éclaireur et «visionnaire», « le premier à avoir compris l’importance de la mer» et auteur, au début du XXe siècle, de cette tirade plus que jamais d’actualité: «L’heure a sonné pour la considération mondiale des grands problèmes de l’océan. L’humanité doit entreprendre avec ses meilleurs moyens… » Déjà engagée dans le Plan Ramoge, active auprès de l’Accobams (préservation des cétacés) ou dans la création du sanctuaire marin de Pelagos, la Principauté poursuit, avec cette première Ocean Week, une quête résumée par Bernard Fautrier : «Changer le rapport de l’homme à la mer»… à «un moment clé» pour la planète. «Les océans sont aujourd’hui reconnus comme un enjeu majeur pour l’environnement et en terme d’énergie, alimentation, commerce, etc. Il est important d’y apporter une réponse conjuguée et adaptée. C’est ce que nous allons proposer à la Monaco Ocean Week et ce dont témoigne la diversité du programme.» Alors que le prince Albert s’apprête à prendre le pas de son arrière-arrière-grand-père, Albert-Ier, en relançant de grandes explorations, MariePierre Gramaglia, conseiller de gouvernement-ministre de l’Environnement, a rappelé qu’à horizon 2030 Monaco s’était engagée à répondre aux objectifs de l’ONU en terme de développement durable. « Monaco s’est principalement attachée à l’objectif 14 qui vise à conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers, les ressources marines…»
Carbone bleu et pêche excessive au menu
Côté mise en pratique, Monaco s’efforce de bichonner la réserve maritime du Larvotto – comme dans le cadre de l’extension en mer (lire nos éditions du 12 mars ) –, a déjà banni le thon rouge de ses étales ou encore interdit l’usage des sacs plastiques depuis 2016. En amont d’un sommet au Chili, en septembre 2017, la Principauté accueillera aussi – le 1er avril – le conseil d’administration de l’association pour un financement durable des aires marines protégées en Méditerranée. Association soutenue par la Fondation DiCaprio, le zoo de Bâle ou le Musée océanographique, et pour laquelle un fonds fiduciaire a été ouvert. Après São Paulo en 2016, Monaco sera aussi terre d’accueil de la 8e édition de la Monaco Blue Initiative les 2 et 3 avril. Le directeur général de l’Institut océanographique, Robert Calcagno, dévoilant des rencontres prévues autour de «thèmes d’actualité»: « la protection de la biodiversité en haute-mer – qui représente 50 % de la surface de la planète terre –, les questions de l’aquaculture et de la pêche excessive, la Méditerranée bien sûr…» Enfin, le «CSM (Centre scientifique de Monaco) ne pouvait pas rester en dehors», dixit Denis Allemand, directeur scientifique du CSM. Évoquant des ateliers et réflexions interdisciplinaires, tels que ceux initiés par le CSM dès 2010, et consacrés cette fois, par exemple, au carbone bleu. «1 hectare d’herbiers de posidonies en bonne santé est équivalent à 15 fois 1 hectare de forêt amazonienne. Ça nous montre l’intensité de ces cellules carbones (...). La quantité de mangrove détruite ces dernières années a libéré dans l’atmosphère autant de gaz carbonique que les émissions d’un pays comme le Japon pour sa production énergétique en un an… Ce n’est pas négligeable…»