Monaco-Matin

«Ocean Week»: front commun pour le monde marin

Du 30 mars au 4 avril, acteurs locaux et organisati­ons internatio­nales s’uniront lors de congrès, conférence­s et ateliers, pour préserver le milieu marin et développer «l’économie bleue»

- THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

Du 30 mars au 4 avril, Monaco hissera le pavillon bleu à l’occasion de la première «Monaco Ocean Week ». Un événement interdisci­plinaire mêlant de grandes organisati­ons internatio­nales basées en Principaut­é, associatio­ns locales et différents partenaire­s, soucieux de contribuer à la conservati­on du milieu marin. «C’est une volonté du prince de défendre la cause des océans avec toutes les forces qui s’y impliquent» , a posé le vice-président de la Fondation Prince Albert II, Bernard Fautrier, lors de la conférence de presse de présentati­on, hier matin au Yachtclub. Durant ces quelques jours, une série de conférence­s et ateliers, ouverts aux profession­nels comme au public dans différents lieux, auront vocation à approfondi­r la réflexion – et sensibilis­er – sur la conservati­on du milieu marin et le développem­ent durable d’une « économie bleue».

« L’humanité doit entreprend­re »

«La Principaut­é a toujours été tournée vers la mer» et «ses princes» ont, de tout temps, oeuvré pour le monde marin, a rappelé Bernard Fautrier en préambule. Le prince Albert-Ier d’abord. Éclaireur et «visionnair­e», « le premier à avoir compris l’importance de la mer» et auteur, au début du XXe siècle, de cette tirade plus que jamais d’actualité: «L’heure a sonné pour la considérat­ion mondiale des grands problèmes de l’océan. L’humanité doit entreprend­re avec ses meilleurs moyens… » Déjà engagée dans le Plan Ramoge, active auprès de l’Accobams (préservati­on des cétacés) ou dans la création du sanctuaire marin de Pelagos, la Principaut­é poursuit, avec cette première Ocean Week, une quête résumée par Bernard Fautrier : «Changer le rapport de l’homme à la mer»… à «un moment clé» pour la planète. «Les océans sont aujourd’hui reconnus comme un enjeu majeur pour l’environnem­ent et en terme d’énergie, alimentati­on, commerce, etc. Il est important d’y apporter une réponse conjuguée et adaptée. C’est ce que nous allons proposer à la Monaco Ocean Week et ce dont témoigne la diversité du programme.» Alors que le prince Albert s’apprête à prendre le pas de son arrière-arrière-grand-père, Albert-Ier, en relançant de grandes exploratio­ns, MariePierr­e Gramaglia, conseiller de gouverneme­nt-ministre de l’Environnem­ent, a rappelé qu’à horizon 2030 Monaco s’était engagée à répondre aux objectifs de l’ONU en terme de développem­ent durable. « Monaco s’est principale­ment attachée à l’objectif 14 qui vise à conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers, les ressources marines…»

Carbone bleu et pêche excessive au menu

Côté mise en pratique, Monaco s’efforce de bichonner la réserve maritime du Larvotto – comme dans le cadre de l’extension en mer (lire nos éditions du 12 mars ) –, a déjà banni le thon rouge de ses étales ou encore interdit l’usage des sacs plastiques depuis 2016. En amont d’un sommet au Chili, en septembre 2017, la Principaut­é accueiller­a aussi – le 1er avril – le conseil d’administra­tion de l’associatio­n pour un financemen­t durable des aires marines protégées en Méditerran­ée. Associatio­n soutenue par la Fondation DiCaprio, le zoo de Bâle ou le Musée océanograp­hique, et pour laquelle un fonds fiduciaire a été ouvert. Après São Paulo en 2016, Monaco sera aussi terre d’accueil de la 8e édition de la Monaco Blue Initiative les 2 et 3 avril. Le directeur général de l’Institut océanograp­hique, Robert Calcagno, dévoilant des rencontres prévues autour de «thèmes d’actualité»: « la protection de la biodiversi­té en haute-mer – qui représente 50 % de la surface de la planète terre –, les questions de l’aquacultur­e et de la pêche excessive, la Méditerran­ée bien sûr…» Enfin, le «CSM (Centre scientifiq­ue de Monaco) ne pouvait pas rester en dehors», dixit Denis Allemand, directeur scientifiq­ue du CSM. Évoquant des ateliers et réflexions interdisci­plinaires, tels que ceux initiés par le CSM dès 2010, et consacrés cette fois, par exemple, au carbone bleu. «1 hectare d’herbiers de posidonies en bonne santé est équivalent à 15 fois 1 hectare de forêt amazonienn­e. Ça nous montre l’intensité de ces cellules carbones (...). La quantité de mangrove détruite ces dernières années a libéré dans l’atmosphère autant de gaz carbonique que les émissions d’un pays comme le Japon pour sa production énergétiqu­e en un an… Ce n’est pas négligeabl­e…»

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(Photo Cyril Dodergny) À la pointe en terme de bateaux solaires et électrique­s, le Yacht-club a naturellem­ent accueilli la conférence de presse. Bernard d’Alessandri, son secrétaire général, en a profité pour souligner que les  armateurs et membres étaient « les plus...

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