Le « crowdfunding » expliqué à mes parents
La plateforme Initiative Menton Riviera a organisé, à Menton, une réunion d’information sur le financement participatif. On fait le point sur un concept en pleine expansion
Depuis quelque temps, internautes et jeunes entrepreneurs n’ont que ce mot à la bouche : crowdfunding (prononcer « craoudfending »). Mais en quoi consiste exactement ce système de financement participatif ? Quels sont ses avantages, les trucs et astuces à connaître avant de se lancer dans l’aventure ? À l’invitation d’Initiative Menton Riviera, la responsable du développement de la plateforme « Kiss Kiss Bank Bank» en Paca, Fanny Havas, est venue présenter à Menton une conférence sur le sujet. Répondant à un grand nombre de questions que les intéressés pourraient se poser. Aperçu.
Le crowdfunding consiste-t-il uniquement en un système de don - contre don ? C’est effectivement la forme la plus connue du grand public. Mais il existe également un système de prêt à taux 0. Proposé, entre autres par les sites HelloMerci ou Babyloan. « Pour les projets qui ne sont ni créatifs, ni solidaires ou innovants et donc peu susceptibles d’attirer les foules, ces plateformes permettent aussi de faire un appel à souscription. Qui sera pour le coup remboursé. C’est l’équivalent d’un prêt solidaire. », explique Fanny Havas. Précisant qu’une telle solution peut s’appliquer pour un jeune qui souhaiterait financer ses études. Pour des plus gros montants, il est par ailleurs possible d’avoir recours à des prêts rémunérés. Fanny Havas a présenté les caractéristiques et avantages du crowdfunding au siège d’Initiative Menton Riviera.
Proposés, notamment, par les sites Lendopolis, Finsquare ou Unilend. Cette solution s’adresse davantage à des petites et moyennes entreprises « rentables mais qui ne trouveraient pourtant pas de financements auprès des banques». Elle a pour principal avantage d’être un outil pour « financer l’immatériel », malgré des taux souvent supérieurs à ceux appliqués par les banques.
Quelle est la somme moyenne versée par un donateur ? En règle générale, les collectes avoisinent les 5 000€. Pour une donation moyenne de 50€. « C’est plutôt généreux », commente Fanny Havas. Qui incite majoritairement les requérants à fixer des objectifs raisonnables. Quitte à ce qu’ils soient très largement dépassés.
Quelles contraintes ? Les plateformes de crowdfunding imposent bien souvent une durée de collecte limitée. Par ailleurs, le porteur de projet doit nécessairement atteindre l’objectif fixé. Sans quoi les donateurs engagés sont remboursés. « De tels objectifs invitent à de véritables élans de solidarité cassant l’inertie qui pourrait s’installer, sinon», justifie la responsable développement. Ajoutant que l’enjeu consiste à créer très rapidement un « effet de buzz ». En misant sur la famille et les amis dont la confiance est acquise. « Il faut inviter à repartager, à faire connaître la souscription. C’est comme un restaurant vide : une collecte restée à 0 fait fuir. » Le crowdfunding a clairement explosé grâce à eux. Pas étonnant quand on se penche sur l’histoire des fondateurs de « Kiss Kiss Bank Bank ». « Ils travaillaient pour un label et n’arrivaient pas à financer un disque. Ils se sont rendu compte que le groupe en question avait pourtant une communauté de fans sur MySpace. » De quoi inciter, naturellement, à solliciter les fans.
Quel encadrement ? Réponse d’un expert-comptable dans l’assistance: «Dès lors qu’il est question de contrepartie, l’oreille du Fisc se tend. Plus que d’un échange, il s’agit de deux ventes. La fiscalité est donc la même que pour tout un chacun. Au-delà d’un certain seuil, vous êtes assujetti à la TVA. » Les particuliers se doivent de déclarer la somme obtenue dans leurs revenus de l’année.