39/45 : la guerre des espions
Documentaire Guy Lagache décrypte, dans Histoire interdite, sur C8, le rôle capital de ces hommes de l’ombre pour la victoire des Alliés
Guy Lagache a mitonné un documentaire dont il a le secret dans la collection Histoire interdite, sur C8. Il dévoile les aventures rocambolesques des premiers espions modernes, qui, grâce à leur ingéniosité, ont préparé le terrain pour permettre aux Alliés de libérer l’Europe en 1945… En regardant le documentaire, on pourrait se dire que personne n’aurait osé le faire, sauf eux. Eux, ce sont les Anglais, dirigés par leur Premier ministre, Winston Churchill. Et oser est bien le mot ! Par exemple, jeter à la mer le cadavre d’un SDF, maquillé en agent secret et porteur d’une fausse nouvelle à propos d’un débarquement en Grèce ou en Sardaigne, en espérant que les Allemands le découvriraient. En espérant aussi que le passé, inventé de toute pièce, de ce pseudo-officier, déjouerait toute méfiance des espions allemands pour les faire plonger tête baissée dans le piège. Cette histoire est l’une des manipulations géniales du SOE, un service d’espionnage mis en place par Churchill dès 1940, que nous propose Guy Lagache ce soir. « On est partis d’une question qui peut sembler bizarre, explique le présentateur, directeur des magazines et de l’information sur C8. Quel est l’élément déclencheur de la victoire en 1945 ? En fait, ce n’est pas le Débarquement, mais le 27 mai 1940, quand le continent européen est aux mains de Hitler. » Churchill lance la guerre des espions et des manipulateurs. 10 000 à 15 000 agents de l’ombre ont oeuvré pour tromper l’ennemi et le désorganiser, afin de préparer l’arrivée des Alliés. C’est une bataille sans char ni troupes, mais qui met le feu en Europe, selon les mots du Premier ministre anglais. Illustré par quelques images de reconstitution, le documentaire se fonde sur des archives incroyables que l’équipe a pu exhumer, et se regarde comme un vrai film d’espionnage. Bien porté aussi par le commentaire dynamique de Pierre Lescure. « On a appliqué à l’Histoire les mêmes règles d’enquête journalistique qu’on applique aux sujets contemporains pour nos magazines, reprend Guy Lagache. On ne regarde pas l’Histoire par le haut, mais on la raconte à travers ceux qui agissent au quotidien. C’est une façon de l’hu- maniser et de la rendre vivante. Donc passionnante. » Histoire interdite à 21 heures sur C8