A l’antenne
Dans le cadre de la semaine de la presse et des médias, Cap’ Radio s’est rendue dans une classe de CM1 de l’école FANB. L’occasion pour les élèves de se glisser dans la peau de journalistes
Pour la première fois, la Semaine de la presse à l’école s’invite à Monaco. Hier, des écoliers de CM ont animé une véritable émission de radio.
D’où vient l’info ? C’est le thème de cette 28e Semaine de la presse et des médias dans l’École, organisée par le Clemi (Centre pour l’éducation aux médias et à l’information). Une question qui semble nécessaire à l’éducation des jeunes générations. Avec l’aide de l’équipe de Cap’Radio – la webradio de l’académie de Nice –, le Clemi a décidé d’exporter pour la première fois son expertise en Principauté. C’était hier matin, dans la classe de CM1 de Karine Lotigie, à FANB. L’opération a pour but d’éduquer les jeunes générations aux médias et leur expliquer les dangers qui peuvent exister. « Nous voulons que l’éducation aux médias soit à la portée de tous. C’est pourquoi nous nous déplaçons un peu partout dans la région : dans des écoles mais aussi dans des structures spécialisées avec des enfants handicapés, par exemple», explique Lilia Parisot, conseillère technique du recteur de l’Académie de Nice. Armelle Borro, qui travaille à la direction de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, est également présente pour soutenir cette initiative qui constitue une première à Monaco.
Clotaire : « Il faut croiser les sources »
Il est 9 h, hier matin. Les enfants sont prêts. Un plateau de radio a été installé au milieu de la classe. Quelques élèves ont été choisis pour participer à l’émission aux côtés de Lilia Parisot et, bien sûr, de leur maîtresse. Manon, Clotaire et Evan s’installent autour de la table, comme de véritables professionnels. L’émission peut commencer. Lilia Parisot lance le programme en expliquant que les écoliers se sont mis dans la peau de journalistes pendant quelques jours et qu’ils sont ici pour rendre compte de leurs recherches. Lancés par les questions de leur institutrice, ils expliquent un à un d’où vient l’information. Manon commence par faire la liste des différents moyens de s’informer : la presse écrite, la radio, la télévision, n’omettant pas de souligner l’existence des agences de presse et des réseaux sociaux. Très vite, la discussion s’oriente vers la vérification des sources: «Peut-on produire de l’information sans prendre de précaution?», lance Karine Lotigie. « Non, il faut croiser les sources » ,explique Clotaire. On parle des réseaux sociaux, des dangers des fake news. Les élèves proposent des solutions, comme par exemple le site Hoaxbuster qui a pour but de vérifier l’information qui circule notamment sur les réseaux sociaux. Evan rappelle également la règle des 5 W (Who, Where, When, What, Why?), le b.a.-ba de tout journaliste qui se respecte. Au-delà d’une opération éducative, cette émission a aussi pour but de produire une vraie réflexion sur le métier de journaliste et éveiller le sens critique des élèves. Après de nombreuses questions-réponses, l’émission s’achève. Lilia Parisot félicite les enfants: « Bravo, c’était un excellent travail !» Les écoliers sont tout aussi excités : « Maîtresse, on peut le refaire ? », lancent certains.
Leçon de vigilance
Evan a appris beaucoup de choses à travers cette expérience. Surtout appris à être vigilant : « Il ne faut pas faire de bêtise sur internet» , retient-il. Clotaire pense que le métier de journaliste pourrait lui correspondre: « C’est impressionnant d’être journaliste radio. Pourquoi ne pas faire ce métier ? » En amont de cette émission, les élèves ont travaillé d’arrache-pied avec leur enseignante pendant près de trois semaines. Actualité, décryptage des médias, illustrations pour mieux comprendre les dangers d’internet, tout a été mis en oeuvre pour qu’ils soient le mieux préparés possible. Une réussite pour Kartine Lotigie: «En plus d’un travail de recherche, ça a été un travail d’écriture et de prise de parole. Au début, ils récitaient leur texte mais au fur et à mesure, ils ont appris à le déconstruire et ils ont été très bons. » L’émission de radio des élèves de la FANB est disponible sur le site de Cap’Radio en podcast.