Une ministre française au salon du e-commerce
Martine Pinville, secrétaire d’État chargée notamment du Commerce, a rencontré des professionnels du secteur numérique, hier lors du salon E-Commerce One to One, à Monaco
Tous les codes de l’univers de l’économie numérique sont là. Les costumes se portent parfois avec des baskets, le stand Google propose des garnitures pour recouvrir des crèmes glacées… Depuis mercredi et jusqu’à ce soir, le Grimaldi Forum accueille E-Commerce One to One. L’événement rassemble des professionnels du commerce en ligne et mêle conférences, rencontres entre marchands ou e-marchands et prestataires de services dans le domaine du référencement en ligne, du design web… Hier, Martine Pinville, secrétaire d’État chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire, auprès du ministre de l’Économie et des Finances, est allée à la rencontre de professionnels du secteur, accompagnée, notamment, de Marine de Carné-Trécesson, ambassadrice de France à Monaco.
Commerce en ligne, commerce physique
Au cours de sa visite dans les travées du Grimaldi Forum, Martine Pinville s’arrête devant des stands. L’échange s’engage. « Alors, racontez mois ce que vous faites », démarre-t-elle. Jean-René Boidron, le président de Kameleoon, explique qu’il propose des « solutions qui permettent aux commerçants de présenter le site le plus personnalisé possible ». L’entreprise travaille avec « Auchan, la Fnac… On a 400 clients », poursuit-il. Il prend alors dans ses mains la mascotte de l’entreprise, un caméléon qui se camouflait dans une plante verte, et le pose sur le bras de Martine Pinville. Ici, à part un véritable caméléon, « on voit l’évolution de ce que peut être le commerce, ce que peuvent être, aussi, les modes de consommation. Il est important, pour moi, de venir sur un événement comme celui-ci parce que là, on voit tout ce que va devenir le commerce », explique la secrétaire d’État. Cette visite tourne beaucoup autour des interactions entre commerce en ligne et commerce physique. « Le but n’est pas qu’il n’y ait plus de commerces physiques, poursuit-elle. Le numérique doit être un outil pour le commerce physique. Donc, il faut voir comment on peut articuler commerce numérique et commerce physique. » De là à servir de locomotive ? « Bien sûr », répond Martine Pinville. D’ailleurs, « c’est déjà le cas. Un certain nombre de commerçants peuvent proposer une commande numérique et cela augmente leur chiffre d’affaires. Les moyennes que je peux avoir sont de l’ordre de 10, 15% ».
De la revitalisation du coeur de ville
Un vaste champ de réflexion, qui couvre même la revitalisation des centresvilles. Même si l’on ne voit pas forcément le rapport entre commerce en centre-ville et numérique. « L’enjeu, il est là. Le numérique doit être un outil au service d’une revitalisation d’un coeur de ville et d’un quartier. Pour ça, il faut vraiment qu’il y ait une dynamique de projet. » Par exemple, un commerce peut « capter d’autres consommateurs pour qu’ils viennent dans sa boutique ». Le sujet est pourtant quasiment absent du débat présidentiel. « Je crois que le numérique viendra dans les débats présidentiels. Tous les sujets ne sont peut-être pas toujours directement abordés, mais c’est un thème qui ne peut pas être évité parce qu’il est important. Car le numérique concerne le commerce, l’artisanat, d’autres manières de travailler… C’est nécessairement un enjeu pour demain. »