Ivre, il vient de Nice pour… faire des photos du casino

Ni les explications, ni les intentions de ce boulanger lyonnais, venu uniquement à Monaco pour faire des photos du casino de Monte-Carlo, ont été véritablement admises lors de sa comparution, menotté, devant le tribunal correctionnel pour conduite en état d’ivresse. Le mardi 14 mars dernier, ce Français de 45 ans, d’origine arménienne, était au volant d’un Land Rover avec un taux d’alcool de 0,68 mg par litre d’air expiré. Arrivé vers minuit au niveau du carrefour du Roqueville, il est contrôlé par les policiers pour vitesse excessive.

Une fiche Interpol pour l’un des passagers

« Vous rouliez dans une voiture de luxe toute neuve », remarque le président Florestan Bellinzona. « C’est un véhicule prêté par un garage pour un essai, répond le prévenu. Je devais rendre la voiture aujourd’hui…» Le magistrat note également une forte alcoolémie et voudrait en savoir plus sur les raisons de la venue de ce père de trois enfants en Principauté. « J’ai passé la soirée à Nice et j’ai bu entre sept en huit verres de vodka. Puis je suis venu à Monaco pour faire des photos devant le Casino de Monte-Carlo pour un de mes fils… » Après avoir bu « sept ou huit verres de vodka à Nice », le prévenu serait venu à Monaco en pleine nuit juste pour photographier le casino pour son fils.

Le président n’a pas l’air de se contenter de pareilles allégations et

rappelle au coupable son passé judiciaire. « Vous avez été condamné

en France en 2006 pour vol, en 2012 pour usage de fausses plaques d’immatriculation, en 2014 pour recel de vol, en 2015 pour refus d’obtempérer et conduite en état d’ivresse, en 2016 pour conduite d’un véhicule sans permis… Ça fait beaucoup ! De plus, vous étiez accompagné de trois autres personnes dans le Land Rover, dont un des passagers faisait l’objet d’une fiche Interpol… »

« Je me félicite d’être venu à Monaco… »

Aucune réaction du détenu dans le box qui s’exprime avec un français approximatif. « Ses antécédents montrent un casier judiciaire chargé, rappelle le procureur Alexia Brianti, pour un dossier routier à charge, dont les conséquences peuvent être importantes, surtout avec trois passagers. S’il n’y a aucun doute sur son incapacité à prendre le volant, son passé obscur, en revanche, laisse planer quelques zones d’ombre sur sa personnalité. » Il sera requis une peine de dix jours de prison ferme. Sans avocat pour assurer sa défense, le prévenu estimera qu’il ne peut aller à l’encontre des décisions évoquées par la représentante du Parquet. Toutefois, quand le tribunal annoncera la sanction, soit huit jours à la maison d’arrêt, il lancera amèrement : « Je me félicite d’être venu à Monaco… »