Monaco-Matin

Les rois de l’improvisat­ion au théâtre des Muses

Éric Métayer et Elrik Thomas jouent ensemble depuis des années. Champions du monde d’improvisat­ion, ils présentent leur spectacle «Kamikaze» pour la première fois en Principaut­é

- PROPOS RECUEILLIS PAR BLANCHE VATHONNE monaco@nicematin.fr

Trente ans de carrière. Trente ans d’improvisat­ion. Les comédiens Eric Métayer et Elrik Thomas sont passés maîtres dans le difficile art de l’improvisat­ion théâtrale. C’est la raison pour laquelle ils ont décidé de monter un spectacle 100 % improvisat­ion où ils invitent le public à participer à leur imaginaire décomplexé. Après Des cailloux pleins les poches, pièce nommée cinq fois aux Molières, les deux comédiens reviennent plus créatifs que jamais. E. Métayer: C’est un spectacle où personne ne sait ce qu’il va se passer, ni eux ni nous. On s’amuse avec eux. C’est une grande partie de rigolade, enfin plutôt de théâtre parce que sinon on va croire qu’on cherche à faire que des choses drôles, mais on peut faire des choses plus dramatique­s et psychologi­ques. E. Thomas: En fait c’est un moment de partage avec le public où on leur propose de nous lancer des défis et on les réalise. E. Métayer: Ça leur permet de voir comment fonctionne la machine. Ils vont nous voir chercher, j’espère trouver (rires). Mais ce qui est le plus important, qu’on essaye de leur faire passer, c’est qu’il y a autant de plaisir à nous regarder ne pas trouver la bonne improvisat­ion que de Elrik Thomas (à gauche) et Eric Métayer joueront ce week-end au théâtre des Muses.

trouver la bonne. C’est comme quand vous sortez d’un match de foot : vous avez tout autant intérêt à regarder comment ils ont marqué le but plutôt que le but en lui-même. C’est ça le jeu du spectacle.

Comment ça se déroule exactement ? E. Métayer: On arrive sur scène, et puis après, c’est le grand délire. On a des options d’envies avec le public. Normalemen­t on leur demande de venir avec

des objets et on improvise avec. La plupart du temps, on commence par un truc très simple : on demande un mot et on part tout de suite, il n’y a pas de discussion. E. Thomas: Et puis après, on peut demander plusieurs

mots, ils nous en lancent pendant le spectacle, on les intègre. C’est ce genre de petits défis tout simples. On met pleins de choses virtuelles qu’ils nous disent et on joue avec les  objets qu’ils ont mis. Et il faut qu’on s’en souvienne. Parfois, on ne s’en souvient pas (rires). Eric: C’est ça le truc, s’amuser avec l’improvisat­ion et quelque part retrouver ce jeu d’enfant qui consiste à dire : « Il n’y a rien et on fait croire que. »

Vous avez remporté des prix d’improvisat­ion ? E. Métayer: On est champions du monde. Il y a des mondiaux d’improvisat­ion, on a battu toutes les équipes jusqu’à arriver en finale et battre les Québécois, inventeurs du jeu. Et puis on a fait un record du monde d’improvisat­ion qui consistait à improviser  heures non-stop. E. Thomas: C’est comme un derby. E. Métayer: On était complèteme­nt claqués mais on aurait pu continuer. E. Thomas : On a eu la chance de commencer avec l’improvisat­ion. Du coup, ça nous a suivis tout le temps. Et on s’aperçoit dans les spectacles qu’on monte que ça nous a donné une souplesse et une agilité qui est très pratique sur une scène de théâtre. Parce que l’improvisat­ion, au départ, c’est un outil pour le théâtre. L’avantage dans les spectacles d’improvisat­ion, c’est que le public nous sent sur un fil, il y a une émotion liée à «Qu’est-ce qu’il va se passer ? » E. Métayer: Comme devant un funambule, il faut que le public se dise : « Va-t-il tomber ? », il faut qu’il y ait ce plaisir-là, pas seulement « Il va traverser ». Savoir +

« Kamikaze » au théâtre des Muses : les 25 mars à 21 h et 26 mars à 16 h 30. Rens. 00 377.97.98.10.93 ou theatredes­muses@gmail.com

Elrik Thomas prolonge son stage d’improvisat­ion au week-end du 1er et 2 avril. Samedi de 10 h à 18 h et dimanche de 9hà15h.

 ?? (Photo Cyril Dodergny) ?? Est-ce que vous pouvez nous parler de « Kamikaze Improvisat­ion » ? Pourquoi vous êtes-vous lancés dans l’aventure de l’improvisat­ion ? C’est quelque chose qui fait peur à beaucoup de comédiens...
(Photo Cyril Dodergny) Est-ce que vous pouvez nous parler de « Kamikaze Improvisat­ion » ? Pourquoi vous êtes-vous lancés dans l’aventure de l’improvisat­ion ? C’est quelque chose qui fait peur à beaucoup de comédiens...

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