Sondage hebdomadaire BVA : Fillon et Hamon décrochent
Elle décoiffe, cette semaine, notre enquête d’opinion BVA-Salesforce-Orange sur la présidentielle pour la presse régionale ! On y assiste à un chambardement généralisé. Pour la toute première fois, Emmanuel Macron, en hausse d’un point, y passe en tête devant Marine Le Pen qui recule, elle, d’une unité. En dépit de positions très neutres et souvent suivistes, les Français ont semble-t-il apprécié la prestation du candidat d’« En marche ! » lors du débat télévisé. Son socle électoral (55 % de ses soutiens se déclarant sûrs de leur choix) demeure toutefois inchangé. Instructif : les sympathisants de droite (à 43 %) sont aussi nombreux que ceux de gauche (à 42 %) à estimer qu’il défend bien leurs valeurs.
Fillon, crédit en berne
Toujours troisième, François Fillon est lui en baisse de 2,5 % par rapport à la semaine dernière. La polémique sur ses costumes, comme l’affaire Le Roux par ricochet, ont visiblement contribué à entailler davantage son crédit. Il inspire confiance à seulement 16 % des INTENTIONS DE VOTE AU SECOND TOUR sondés (61 % chez les sympathisants LR), 9 % à peine du total des sondés le jugeant par ailleurs honnête. A la traîne désormais, Fillon va devoir trancher une question stratégique : se droitiser un peu plus encore pour récupérer des électeurs frontistes ou, au contraire, comme l’y exhorte Christian Estrosi notamment, ne surtout pas se livrer à une vaine course à l’échalote avec le FN…
Mélenchon progresse
A gauche, c’est également la soupe à la grimace pour Benoît Hamon, très mal en point. Il a encore perdu 1 %, tandis que Jean-Luc Mélenchon, plus convaincant lors du débat, en a gagné deux, lui raflant assez nettement la quatrième place, dans un transfert limpide des électeurs de gauche. Les ralliements à Macron ou Mélenchon, voire les appels à un retrait, pourraient s’amplifier ces prochains jours. De manière générale, la joute de lundi soir sur TF1 a réconcilié les personnes interrogées avec la politique. Elles sont 3 % de plus que la semaine dernière, soit 76 %, à vouloir se rendre aux urnes le 23 avril. Quatre sondés sur dix n’ont toutefois pas encore arrêté leur choix. Absent du débat, Nicolas Dupont-Aignan a profité du buzz qu’il a généré sur sa non-invitation pour grignoter un nouveau point et conforter sa 6e position, avec 4 % d’intentions de vote. Tous les autres candidats présumés « petits » ne dépassent pas 1 %. Sans surprise enfin, la menace terroriste est revenue en quatrième position des motivations de vote, derrière le chômage (en tête), l’avenir de la Sécurité sociale et la sécurité. 1. L’enquête a été réalisée par Internet du 22 au 24 mars, auprès d’un échantillon représentatif de 1 431 personnes inscrites sur les listes électorales.