Monaco-Matin

Les débordemen­ts ne servent ni le débat ni leurs auteurs

Retour sur une polémique, à la suite du compte-rendu d’une séance plénière du conseil régional et des excès de langage qui ont suivi, sur les réseaux sociaux

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Sur les réseaux sociaux, Marion Maréchal-Le Pen a reproché au Groupe Nice-Matin / Var matin, un manque d’impartiali­té au regard du refus de la parution intégrale d’un long communiqué, avant de procéder à des allégation­s graves et hors de propos. Retour sur une polémique, avec Patrice Maggio, directeur des rédactions adjoint.

Quels sont les faits à l’origine de cette polémique ? Dans le compte-rendu, le  mars dernier, d’une séance plénière du conseil régional qui s’était tenue la veille à Marseille, nous consacrons un encadré au vote d’une délibérati­on relative aux actions éducatives en direction de la jeunesse. Alors que la majorité régionale propose de «renforcer la constructi­on civique des jeunes», notamment «à travers la visite de lieux de mémoire» comme Auschwitz, l’opposition FN dépose un amendement, proposant d’étendre ces visites à celles d’un site archéologi­que en Provence. Ambiance surchauffé­e, vote tendu. Dans la confusion des débats, nous décomptons mal les votes et écrivons que le FN veut remplacer la visite d’Auschwitz par celle de Glanum. Cette erreur, nous la corrigeons le lendemain sous le titre sans équivoque «Conseil régional: le FN ne voulait pas remplacer la visite des camps». Nous résumons de la manière la plus complète possible les arguments transmis par le groupe de Marion Maréchal-Le Pen. Le dimanche, le FN lance une polémique, notamment sur les réseaux sociaux, nous reprochant de ne pas avoir reproduit un long communiqué en intégralit­é. Nous n’avons pas cédé à cette pression. La conseillèr­e régionale FN et députée profite de l’occasion pour dénoncer, selon elle, des liens entre le journal et la majorité du conseil régional PACA.

Quelle est la réalité des liens et des relations entre le président de la Région et la direction du journal ? Il n’est visiblemen­t pas inutile de rappeler que les salariés du groupe Nice-Matin ont racheté, en , leur propre journal. Et que Nethys, le nouvel actionnair­e, entré au capital de notre société en fin d’année dernière, n’a rien à voir avec la Région. Merci toutefois à la majorité régionale actuelle d’avoir reconduit le prêt − nous insistons sur le mot «prêt» – accordé par la majorité précédente, de sensibilit­é différente, au moment du rachat où il fallait assurer le tour de table financier. Mais personne n’est marié avec personne: le jour où nous avons publié  lignes sur ce débat autour des voyages pédagogiqu­es, nous avons consacré la une et deux pleines pages à une rencontre entre Marine Le Pen et nos lecteurs, ce qui n’a pas forcément ravi la totalité de notre lectorat! Nous avons organisé la même opération avec Emmanuel Macron, Benoît Hamon, la semaine prochaine avec François Fillon, Nicolas Dupont-Aignan.

Je ne vous parle pas d’indépendan­ce, je vous donne des preuves d’indépendan­ce.

Comment se bâtit la ligne éditoriale au cours d’une campagne électorale ? Il y a l’actualité bien sûr, qui n’est ni de gauche ni de droite et qui s’impose à nous. Quand nous prenons l’initiative d’une interview, nous avons toujours le souci de l’équilibre entre les grandes familles politiques. Pour éclairer la lanterne des lecteurs, bien assez grands pour se forger leur propre opinion. Nous sommes très soucieux d’apporter du fond pendant cette campagne. Je vous renvoie au supplément de huit pages que nous avons édité jeudi, en mettant l’accent sur les programmes. Notre priorité est de rester en phase avec les préoccupat­ions des Varois et des Azuréens. Tous les jours, du lundi au vendredi, une pleine page est réservée à la parole de «nos lecteurs dans la campagne». Et les retours du terrain sont très bons.

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