Monaco-Matin

Retour sur le parcours de l’ex-gendarme varoise dans le procès à Paris de sept djihadiste­s présumés

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L’une était gendarme volontaire à Saint-Maximin dans le Var, l’autre serveur au Fouquet’s. Ils se sont rencontrés sur Facebook et ont rêvé ensemble de partir en Syrie. Hier, le tribunal correction­nel de Paris s’est penché sur le parcours d’un couple de djihadiste­s présumés. « Vous voulez vous asseoir? », demande la présidente à la prévenue, habillée d’amples vêtements bleu marine et voilée au plus près du visage, enceinte de huit mois et demi. Ahlam El Haddad, 24 ans, décline la propositio­n et répond à un interrogat­oire qui peine à éclairer sa personnali­té « atypique », dixit la présidente. La licenciée de droit, qui a travaillé d’août 2012 à novembre 2013 comme gendarme volontaire dans le Var, fait des réponses laconiques aux questions sur sa vie, comme à celles sur les faits qui lui valent d’être jugée toute la semaine, avec six autres prévenus, pour « associatio­n de malfaiteur­s en relation avec une entreprise terroriste ». La gendarmeri­e? « Je ne regrette pas d’y être rentrée, je ne regrette pas de l’avoir quittée », après avoir été surprise à consulter de manière illicite des fichiers, dit-elle, tout en déplorant un climat de « sexisme » et de «racisme ». La jeune femme reconnaît sans difficulté des velléités de départ pour la Syrie en 2013. Au départ, elle voulait combattre mais « c’était absurde, parce que les femmes ne se battent pas ».

« On partait pour ne plus revenir »

« Et le rôle de femme de moudjahidi­ne, ça vous plaisait? », veut savoir la présidente « À l’époque, je n’avais pas le choix, mais sincèremen­t, non...», rétorque-t-elle. Le tribunal l’interroge sur une escroqueri­e au préjudice d’un organisme de crédit, qui lui a permis d’emprunter 30 000 euros : « Vous n’aviez pas des économies? » « Si, mais on partait pour ne plus revenir et je ne voulais pas renoncer à un certain confort » ,répond l’ex-gendarme. La jeune femme, qui a dans ses interrogat­oires toujours condamné les attentats menés en France, dit qu’elle « regrette ». Ahlam El Haddad comparaît libre, sous contrôle judiciaire. Mais Nassim Tache, qu’elle a rencontré début 2013 via Facebook, puis épousé civilement et religieuse­ment à la fin de la même année, est incarcéré depuis plus de trois ans.

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