Une exposition pour les ans de JFK
Biographe des Kennedy, il présente actuellement une exposition à Beausoleil et prépare, pour les 100 ans de la naissance de JFK, une rétrospective à Roquebrune et un spectacle à Menton
Avec Frédéric Lecomte-Dieu, «FLD», aucun président américain n’est neutre. Attaché à l’image d’homme providentiel chère au peuple de l’Oncle Sam, ce touche-à-tout vit sous la bannière étoilée depuis l’enfance. Intarissable d’anecdotes, il expose des portraits de chacun des chefs d’État US, de Lincoln à Trump, jusqu’à demain dans la galerie de la mairie de Beausoleil. À quelques encablures de la maison maternelle de Menton, c’est à Monaco, dans les salons d’un Hôtel Métropole qui fut son refuge après la mort brutale de sa femme Nancy en 2015, que l’écrivain, commissaire d’exposition et biographe officiel des Kennedy, est revenu à la genèse de sa passion pour les grands hommes – et leurs petites histoires –. Récemment nommé vice-président de l’association France-Etats-Unis French Riviera par son président, Thierry Chevalier, FLD s’apprête à célébrer le 100e anniversaire de la naissance de John Fitzgerald Kennedy en grande pompe entre Roquebrune et Menton. Réputé pour son principal fait d’armes, l’exposition Kennedy, le rêve américain , en 1998 à l’UNESCO, ou ses rétrospectives monégasques consacrées à James Dean, Steve McQueen ou Frank Sinatra, FLD a souvent reçu les honneurs du prince Albert II. Souverain qui avait même assisté au vernissage de l’exposition Grace Kelly, l’ange de l’Amérique, en 2015 au Touquet. Du 15 au 30 mai 2017, c’est à la mairie de Roquebrune-Cap-Martin, « un des lieux préférés de vacances des Kennedy », que FLD présentera John F. Kennedy 1917-2017 . Le 29 mai suivra un happening original. Une expo éphémère de 100 photos légendées sera accessible, seulement
durant 24 heures, sur le site www.100ans-kennedy.com. Point d’orgue de cette série d’hommages, le one-man-show, Dallas ! On a tiré sur le président Kennedy, le 21 juillet au Palais de l’Europe de Menton, où Frédéric Lecomte-Dieu endossera le rôle d’une dizaine de personnalités ayant vécu autour de JFK pour narrer SA version de l’assassinat, en 1963, du 35e président des Etats-Unis.
De l’homme providentiel
Autant d’efforts de réhabilitation pour celui dont la légende veut qu’il se soit immiscé dans le clan Kennedy uniquement après avoir échangé avec Maria Schriver, nièce de JFK et épouse d’Arnold Schwartzenegger, lors d’une soirée à l’Eden Roc d’Antibes en marge du Festival
de Cannes 1993. « La vérité est tout autre. Le point commun que j’ai avec Kennedy, c’est que j’ai eu une maladie infantile. Je suis resté plusieurs années à l’hôpital et je lisais beaucoup. J’étais passionné par Lawrence d’Arabie. J’avais tout lu et, un jour, une dame m’a conseillé une biographie de Kennedy. Il avait eu la maladie d’Addison et, quand tu es un gamin, tu t’identifies aux personnes qui souffrent comme toi. Et j’ai découvert que son livre de chevet c’était… La Sagesse de Lawrence d’Arabie… Après j’ai lu beaucoup sur les Kennedy, puis la lutte pour les droits civiques de Martin Luther King, et j’étais plus passionné par les ÉtatsUnis que par mon propre pays. » Une fascination incarnée et rapidement nourrie d’un idéal. «Je pensais que pour changer l’orientation
d’un pays, ou d’une grande entreprise, on devait être nombreux. En lisant tous ces livres et en rencontrant les gens qui ont travaillé à leurs côtés, on s’aperçoit qu’on peut être tout seul ! Le Mahatma Gandhi a enlevé les colonies britanniques tout seul, Luther King a changé la société avec I have a dream…» Mais l’homme providentiel a-t-il toujours sa place dans notre époque ? « Oui ! J’en suis infiniment persuadé. Et ces gens-là aimaient énormément leurs pays. Ils ont une vocation, se sacrifier », estime celui que le goût des femmes a éloigné des Ordres à 17 ans et qui loue le pape Jean-Paul-II. Lui aussi homme providentiel. « C’était un homme remarquable. Il a dit aux gens : “N’ayez pas peur !”» Un message à même de décomplexer le monde. Du moins, qui résonne en Frédéric.
Les héros et la chance
« J’ai eu de la chance dans ma vie et mon seul grand drame, c’est Nancy. Mais je pense que si j’ai pu faire tout ça, c’est parce que je n’ai jamais eu peur. La chance fait aussi partie de la vie et, dans l’histoire de ces présidents-là, la chance était là. Il y a toujours un moment où l’histoire te saisit mais, si la chance n’arrive pas, ce n’est pas bon… » La chance de FLD, ce sera de rencontrer les proches de JFK dans l’antre de DSK – le Carlton de Lille à l’occasion du Festival du livre américain. Les nouveaux amis de FLD se nomment Benedict Fernandez, photographe de Martin Lucker King ; Jacques Lowe, photographe de Kennedy ; et Pierre Salinger, éminent conseiller politique de JFK. Alors à mieux connaître son héros, est-on déçu ? «Abraham Lincoln disait: “Quand on ne craint pas la vérité, on ne craint pas le mensonge”. Je n’ai jamais idolâtré Kennedy. Je pense qu’il était trop jeune et inexpérimenté quand il a été élu (...) Dans sa vie privée, il a trompé souvent Jackie et je ne partage pas du tout cette façon de vivre avec une femme. Mais, en dehors de ça, c’est quand même quelqu’un qui a compris l’importance du discours de Martin Luther King. Qui a lancé la conquête spatiale. Qui était passionné par l’environnement et était le seul sénateur qui s’intéressait à l’Afrique ! Il a laissé l’héritage de l’espérance...»