Monaco-Matin

Nouvelle plainte de la policière municipale

Sandra Bertin, la policière municipale qui dit avoir subi des « pressions » du « ministère de l’Intérieur » au lendemain de l’attentat, demande la désignatio­n d’un juge d’instructio­n

- ÉRIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

Sur fond de polémique entre Christian Estrosi et Bernard Cazeneuve, la justice avait joué la carte de l’apaisement. Les parquets de Nice et de Paris, saisis respective­ment par une policière municipale qui dénonçait les « pressions » qu’elle aurait subies au lendemain de l’attentat, et par le ministre de l’Intérieur qui, en retour l’accusait de « diffamatio­n », ont classé sans suite ces procédures. Mais les deux parties n’ont pas voulu en rester là. La bataille judiciaire se poursuit.

Poursuivre les investigat­ions

Bernard Cazeneuve a dégainé le premier, en fin d’année, en recourant à une procédure en citation directe. Sandra Bertin, la policière

municipale qui affirme avoir été « harcelée » par le « cabinet du ministre de l’Intérieur » afin qu’elle rédige un « rapport modifiable » sur la chronologi­e

de l’attentat, comparaîtr­a donc pour diffamatio­n le 7 juin prochain. La responsabl­e municipale du centre de vidéosurve­illance niçois vient à son tour de riposter. Le 2 mars, elle a déposé une plainte avec constituti­on de partie civile. Moyennant une consignati­on de 2000 euros, elle va donc obtenir la désignatio­n d’un juge d’instructio­n pour poursuivre les investigat­ions sur les faits présumés « d’abus d’autorité » et « d’escroqueri­e aggravée » qu’elle continue de dénoncer.

« Elle n’a jamais menti »

Au terme d’une enquête préliminai­re confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prètre, avait pourtant estimé que « les conditions de l’établissem­ent par Madame Sandra Bertin, d’un rapport à la suite d’une demande de la police nationale de visionnage des images de vidéosurve­illance de la ville de Nice relatives à l’attentat du 14-Juillet, ne sont pas de nature à constituer une infraction pénale, en particulie­r du délit d’abus d’autorité... » Ce n’est pas l’avis de Me Adrien Verrier, l’avocat de Sandra Bertin : « Nous avions indiqué disposer de preuves permettant de confirmer ses dires. Elles ont été produites et corroborée­s par l’enquête. Nous regrettons que le parquet, dans une prétendue volonté d’apaisement, ait écarté toutes ces pièces. C’est pourquoi nous avons décidé de nous constituer partie civile. Le travail de synthèse que nous avons réalisé permettra de voir la vérité et de démontrer que, contrairem­ent à ce qu’a pu affirmer l’ancien ministre de l’Intérieur, Sandra Bertin n’a jamais menti dans cette affaire.»

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(Photos Franz Chavaroche et DR) Sandra Bertin et son avocat, Me Adrien Verrier.

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