La Poste du Cap-Martin menacée de fermeture
Une pétition a été lancée par les riverains de Roquebrune. Tous craignent une désertification après la disparition de la banque et du médecin… La direction communiquera bientôt sa décision
Nous sommes tous très mécontents ! Cette fermeture présagerait la mort de notre quartier », fulmine Mireille Bruno Olivero. Âgée de 87 ans, la retraitée n’imagine pas le Cap-Martin sans un bureau de Poste. Pourtant, l’agence de Roquebrune - située avenue Paul-Doumer - est menacée de fermeture. «Cette décision a été justifiée par une activité en chute ces derniers mois», argumente le maire, Patrick Cesari. L’activité principale devrait alors se recentrer à La Poste de Carnolès, laquelle a d’ailleurs été modernisée récemment. Comme de nombreux riverains, Mireille Bruno Olivero a signé une pétition distribuée dans tout le quartier pour empêcher cette disparition. Une pétition a également été créée en ligne (1). À ce jour, cette dernière a réuni 244 soutiens et a été partagée sur les réseaux sociaux. «Nous sommes tous mobilisés. Car ces derniers temps, plusieurs services ont déserté le quartier… Ça n’annonce rien de bon», confirme Didier Billaud, gardien de l’immeuble « La Palmeraie ».
Un point relais ou une agence communale ?
Il y a quelques mois, la banque Société Générale a fermé ses portes au Cap-Martin, mais aussi à Carnolès. «Il faut que j’aille jusqu’à Menton pour retirer de l’argent maintenant! Dans le quartier, il y a beaucoup de personnes âgées qui ont du mal à se déplacer et qui n’ont pas de voiture», tempête la Roquebrunoise Jeanine Sosso en brandissant sa baguette de pain comme pour accentuer son mécontentement. Et un autre riverain d’ajouter que le médecin a déserté le quartier, il y a quelques semaines.
«Maintenant, il faut descendre jusqu’à Carnolès. Quand, on vieillit ça devient une aventure de se déplacer aussi loin…», s’indigne André Riolfo. Selon la mairie, l’hypothèse privilégiée serait de maintenir le centre de tri sur l’avenue Paul-Doumer. L’activité de La Poste serait alors confiée à une structure commerciale du quartier. «L’objectif serait de créer un point relais», confirme Patrick Cesari. Et l’édile d’annoncer: «J’attends avec impatience la décision prise par La Poste. Si cela n’aboutit pas au transfert de l’activité vers un point relais d’un commerçant, j’agirai. Nous créerons alors une agence postale communale comme à SaintRoman.»
La conseillère municipale d’opposition Marie-Christine Franc de Ferrière émet cependant plusieurs réserves: «Un commerçant du quartier a déjà refusé d’avoir ce rôle de point relais… De plus, je ne sais pas si le nouveau service créé permettra un service bancaire, essentiel pour les habitants.» Contactée, la direction de La Poste s’est dite «consciente de l’inquiétude de certains habitants» et indique qu’elle s’exprimera sur ce sujet «la semaine prochaine».