Monaco-Matin

Migrants : « Davantage de voies légales et sûres pour entrer en Europe »

Olivier Onidi, en charge des questions migratoire­s, quitte la Commission européenne à Bruxelles, le temps d’un débat, ce soir, à Nice-Matin sur le thème : « Migration, mais que fait l’Europe ? »

- PROPOS RECUEILLIS PAR RÉGINE MEUNIER rmeunier@nicematin.fr

Olivier Onidi est directeur général adjoint au sein de la Direction générale migration et affaires intérieure­s de la Commission européenne. Il y est plus précisémen­t en charge de la sécurité. Offrir aux migrants plus de possibilit­és de rejoindre légalement un pays d’asile en Europe est une des priorités de l’Union européenne (UE), qui s’attaque également, dans les pays d’origine, aux causes de ces migrations. Ce soir, il est à Nice pour expliquer le rôle de l’Europe et débattre entre autres avec des habitants des Alpes-Maritimes qui, face à l’arrivée de migrants dans la vallée de la Roya, leur viennent en aide et se retrouvent parfois devant la justice.

Quel rôle joue l’UE pour résoudre la crise migratoire ? Au cours des deux dernières années, la politique migratoire européenne a progressé énormément. Nous sommes aujourd’hui beaucoup mieux préparés qu’au début de la crise des réfugiés. L’Agenda européen en matière de migration, proposé par la Commission Juncker en mai , couvre toute une série de mesures visant en premier lieu à sauver des vies en mer. Plus de   l’ont été entre  et . Mais ses buts sont aussi de réduire les flux de migrants arrivant en Europe, notamment grâce à la déclaratio­n UE-Turquie () ; ou encore de s’attaquer aux causes suscitant ces migrations, en renforçant les relations avec les pays d’origine et de transit en Afrique.

En fermant les frontières ? En , nous avons lancé l’Agence européenne de garde-frontières et de gardecôtes afin d’assurer une protection efficace des frontières extérieure­s de l’UE et faire face aux défis migratoire­s mais aussi sécuritair­es auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. En parallèle, nous nous efforçons d’ouvrir davantage de voies légales et sûres pour entrer en Europe, et la Commission a proposé une réforme du système d’asile afin d’assurer une répartitio­n équitable et de garantir un traitement plus efficace et plus humain à chaque demandeur d’asile.

L’Europe peut-elle soutenir la création de centres d’accueil et d’orientatio­n en France ? La France est libre d’établir et d’organiser son propre système en matière d’accueil des demandeurs d’asile. Elle a cependant l’obligation de prévoir et d’assurer des conditions d’accueil telles que nourriture, logement, etc. Et ce, pour toutes les personnes qui demandent l’asile en France, de manière conforme à la Directive relative aux conditions d’accueil. Des projets ont par ailleurs été initiés dans le départemen­t des AlpesMarit­imes avec le soutien européen, afin de développer les plateforme­s d’accueil de demandeurs d’asile mais aussi d’assistance sociale et sanitaire. Les ressources européenne­s engagées ont un impact sur le renforceme­nt des capacités des services dans un cadre local et régional.

De nombreux bénévoles aident les migrants, un rôle qui semble pourtant relever d’abord des institutio­ns ? Les fonds, en particulie­r celui appelé “Asile Migration et Intégratio­n”, traduisent un esprit de solidarité européenne. Ils offrent un soutien structurel ou conjonctur­el aux États qui font face à une pression migratoire importante pour renforcer leurs systèmes d’accueil et de traitement de demandes de protection internatio­nale. A cet égard, la Commission a déjà mis à la dispositio­n de la France presque  M€ pour la période -. En outre,  M€ sont prévus pour des actions de sécurité et de protection des frontières.

L’Europe doit-elle s’attendre à une nouvelle vague de migration avec le printemps ? Le volume des flux d’immigratio­n irrégulièr­e est, bien entendu, influencé par un certain nombre de facteurs, tels que les conditions météorolog­iques, la disponibil­ité des services de facilitati­on et de la capacité des passeurs. La volonté des pays de départ d’endiguer les flux migratoire­s sortants joue un rôle essentiel. La Commission, l’Agence européenne de gardefront­ières et de garde-côtes, d’autres agences de l’Union et les États membres surveillen­t de près la situation le long des principale­s routes migratoire­s. Cependant, tant que la situation politique dans les pays d’origine et de transit de l’immigratio­n irrégulièr­e vers l’UE, comme la Syrie et la Libye, demeure non résolue, le risque d’arrivées continues persistera. 1. Par cette déclaratio­n UE-Turquie, les migrants irrégulier­s arrivant en Grèce peuvent être refoulés en Turquie. L’accord prévoit également que pour un Syrien renvoyé en Turquie, un autre resté dans les camps de réfugiés en Turquie ( suivant donc la voie légale pour sa demande d’asile) sera envoyé en Europe, afin de réduire les migrations irrégulièr­es.

« Migrants, mais que fait l’Europe ? » Débat aujourd’hui de  h à  h, à Nice-Matin, , boulevard du Mercantour,  Nice.

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