Sommet de la mer Morte : les dirigeants arabes rejettent les ingérences de l’Iran dans le conflit irako-syrien
Les dirigeants arabes, réunis en Jordanie, ont rejeté, hier, les ingérences étrangères dans leurs affaires, en allusion à l’Iran, et appelé au règlement des conflits qui déchirent la région. Dans un communiqué final publié à l’issue de leur sommet annuel d’un jour à Sweimeh sur la mer Morte, ils ont aussi appelé à une relance « de négociations de paix sérieuses et productives entre Israéliens et Palestiniens », en renouvelant leur attachement à la solution de deux Etats, israélien et palestinien. Comme lors de sommets précédents, les dirigeants arabes ont critiqué, cette fois sans le nommer, l’Iran chiite, grand rival régional de l’Arabie saoudite sunnite. « Nous refusons toute ingérence dans les affaires internes arabes et toutes les tentatives visant à ébranler la sécurité, semer la dissension confessionnelle et attiser les conflits (...), en violation des relations de bon voisinage et
des règlements internationaux », ont-ils affirmé dans leur déclaration finale.
« Activités provocatrices »
Lundi, les chefs de la diplomatie arabes avaient clairement, dans un projet de résolution, mentionné « l’ingérence de l’Iran » en appelant ce pays « à cesser ses activités provocatrices ». Mais le communiqué du sommet n’a pas nommément
mentionné l’Iran. L’Iran combat au côté du régime de Bachar al-Assad en Syrie, alors que Ryad et d’autres pays arabes soutiennent l’opposition. Téhéran est également accusé de soutenir les rebelles chiites Houthis au Yémen que le pouvoir, aidé de l’allié saoudien, combat depuis 2015. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lui jugé «regrettable» que « certaines puissances profitent de la situation pour renforcer leur influence et étendre leur contrôle dans les pays arabes, sur les plans politique, militaire ou sécuritaire ». Il a aussi rejeté « toute tentative de domination confessionnelle ou territoriale ».
Aider la Jordanie et le Liban à accueillir les réfugiés
Sur le conflit qui ravage la Syrie depuis six ans, le communiqué final met l’accent sur la nécessité de «redoubler d’efforts pour trouver une solution pacifique qui préserve l’unité du pays, sa souveraineté et son indépendance et mette fin à la présence de groupes terroristes ». Le Conseil ministériel de la Ligue arabe a été par ailleurs chargé de « trouver un mécanisme permettant d’aider les pays arabes qui accueillent des millions de réfugiés syriens », à l’instar du Liban et de la Jordanie, selon le communiqué.