Hôtel -étoiles: premier coup de pioche en juin
Freiné par des recours en justice, ce mastodonte hôtelier pensé par l’architecte Jean-Michel Wilmotte devrait ouvrir ses portes à l’horizon 2019/2020 à Lumière sur ce projet
L’information aurait presque pu passer anecdotique, tant elle fut noyée au milieu d’une kyrielle de problématiques. Il y a eu les inquiétudes sur la politique touristique à venir, les déboires avec le concurrent «Airbnb», la prolongation d’un état d’urgence occasionnant une perte de clientèle… Mais c’est sur une note un poil plus gaie que s’est achevée l’assemblée générale de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie du Mentonnais (UMIH). Une annonce à propos d’un mastodonte qui a longtemps agité le landerneau politique local. L’hôtel cinq étoiles, bientôt érigé à Garavan. Bientôt, car la première pierre sera posée en juin, soit six mois après la signature du bail à construction avec la ville « Les travaux dureront 2 ans et demi pour une ouverture fin 2019 ou début 2020, détaille Alexis Paget, directeur du développement chez Progereal-Finareal. Nous sommes désormais à Menton et on ne repartira pas!»
recours et six ans de combat judiciaire
Une allusion non feinte aux 17 recours déposés contre le permis de construire. Et à ce Tour de France judiciaire pendant six longues années. Et si une poignée de professionnels, au sein même du syndicat, voient débarquer d’un oeil inquiet ce paquebot aux 104 chambres, pesant 30 millions d’euros et cent emplois à la balance, Alain Paget se veut rassurant. «Il ne faut pas le voir comme un concurrent. Le positionnement 5 étoiles, c’est ce qui manquait ici. On veut tirer l’hôtellerie du Mentonnais vers le haut.» Matthieu Messina, le président de l’UMIH local, le voit comme «une aubaine pour la destination ». Il faut dire que sur le papier, le projet, pensé par le célèbre architecte Jean-Michel Wilmotte, a de la gueule (lire par ailleurs). Un centre de congrès et séminaires pourra accueillir une clientèle d’affaires tandis qu’un espace de balnéothérapie axera davantage la philosophie sur «l’art de vivre et le bienêtre ». «Sur ce point, un partenariat sera mis en place avec les hôtels du territoire », déclare Alexis Paget, preuve de sa bonne foi. Autre volonté affichée, la complémentarité entre un design épuré et l’implantation d’un jardin méditerranéen, signé Jean Mus. Ainsi qu’une forte attente sur le devenir du port de Garavan, juste en face. Reste à connaître le nom de l’hôtel cinq étoiles. Des groupes comme Hilton, Marriott, Small Luxury Hotel, AccorHotels se sont déjà positionnés pour une coexploitation.
La ville reste propriétaire du terrain et le loue pendant 70 ans, à partir de l’ouverture, moyennant un loyer annuel de 300 000€.